La bienveillance sera la vraie valeur ajoutée.
Nul ne peut réfuter les évolutions techniques et organisationnelles considérables des établissements sanitaires et médico-sociaux. Des progrès extraordinaires ont été réalisés tant sur le plan de la sécurité que des résultats. L'époque est à l'innovation et à une culture de procédures, protocoles et certifications. Il faut s'en réjouir.
Pour autant prenons garde à la sophistication et au formatage qui en découlent. La technique ou plus encore l'intelligence artificielle sont des vecteurs de promesses fabuleuses. Protégeons et privilégions cependant l'humain, la relation, l'échange, l'écoute. Certes, tous ces mots demandent du temps et donc de la présence. Cela s'anticipe car rien n'est pire que de constater que, même en y affectant des sommes colossales en urgence, l'humain nécessite de la reconnaissance, du temps, de la formation et bien d'autres choses encore.
Ceux qui ont cru qu'en limitant les médecins on limiterait les coûts, en ont-ils mesuré les conséquences ? Et avons-nous la mémoire courte pour avoir oublié l'épisode pittoresque de l'appel aux infirmières espagnoles ?
Franchement, calculons ce qu'il a fallu investir dans l'extrême urgence depuis deux années pour tenter de palier, si difficilement et insuffisamment, aux situations dramatiques qu'il a fallu affronter. Cette bienveillance doit s'exprimer légitimement en complémentarité avec la sophistication des parcours, qu'ils soient chirurgicaux (l'ambulatoire est en première ligne désormais) ou de soins. De façon fluide et simple, et forte du bon sens qui manque si souvent aujourd'hui. « Faire le bien, c'est bien, à condition de le faire bien » comme le dit avec pertinence le chat de Philippe Geluck.
Belle et heureuse année 2023, qu'elle nous soit bienveillante elle aussi !