Aussi important que le coiffage en lui-même, le salon de coiffure de la résidence représente un lien social, une présence psychologique Le coiffeur écoute, entend les besoins et les attentes, peut faire remonter des informations.
La coiffure à domicile en maison de retraite
Actions et attentes du directeur d'EHPAD
- Considérer, comme le dit le professionnel, le salon de coiffure de l'EHPAD, comme un espace de bien-être avant tout, à usage multiple, où coiffeurs, esthéticienne, manucure, pédicure peuvent intervenir à tour de rôle.
- De ce fait, donner au salon toute son importance : lumière naturelle, aération (les produits de permanente sont toxiques), décoration soignée, éviter sous-sol et bouts de couloir.
- Penser que le coiffeur peut participer à l'animation de votre résidence : lots, cadeaux anniversaires, coiffures créatives pour des fêtes...
- Exiger une hygiène impeccable si le coiffeur entretient lui-même son salon (serviettes qui traînent et taches de coloration sont à proscrire).
- Le salon peut être une vitrine de l'EHPAD en cas de visites de familles ou futurs résidents : ils s'y projettent ou pas.
Nous avons choisi d'illustrer notre propos par la société MVM qui existe depuis 20 ans : d'abord créée pour les particuliers à domicile, elle a rapidement évolué grâce aux services sociaux de la Ville de Paris, et s'est dirigée ensuite vers le secteur hospitalier. On trouve MVM et ses coiffeurs dans beaucoup d'établissements AP-HP, Bichat, Vaugirard, Broca, Brousse, Arpajon... pour le plus grand confort des patients qui ont besoin de rester "présentables".
MVM est partenaire de groupes d'EHPAD tels DomusVi, Korian, Maisons de Famille et entame aujourd'hui une démarche de certification.
Importance du recrutement des coiffeurs : maturité, bonne présentation et tolérance sont exigées Jean-Paul Valladon, responsable du développement commercial MVM, que nous avons interviewé précise qu'il est difficile de recruter aujourd'hui : " Les jeunes coiffeurs n'ont pas assez de maturité, ni de tolérance devant la vieillesse ou la maladie. Le profil idéal est un professionnel de 35/40 ans minimum, doté d'une bonne expérience, déjà confronté à la vieillesse dans son entourage. Nous exigeons une présentation soignée. " Les coiffeurs sont de deux types : soit des salariés MVM à temps complet ou partiel, soit des coiffeurs indépendants qui souhaitent compléter leur activité, souvent recrutés dans des salons de services à la personne par exemple. Les coiffeurs disposent-ils d'une formation sur leur futur public ? Oui grâce à France Alzheimer qui a mis en place des formations psychologiques pour tous les intervenants : gestes à réaliser, compréhension de la maladie, comportement à adopter.
Quelles sont les difficultés du métier ? Dans un salon de ville les services sont différents : mèches, cheveux à lisser. En EHPAD, nous faisons majoritairement des mises en pli, des permanentes, ce qui est moins créatif. Et vos contraintes ? Des règles d'hygiène draconiennes en milieu sanitaire : les désinfectants sont obligatoires avec des produits adaptés. De ce fait, nous utilisons au maximum des produits à usage unique (serviettes, capes).