La Cour des Comptes dans un rapport publié en février 2013 souligne aboutissement de l'effort entrepris par l'État dans l'organisation d'un parcours de soins des malades d'Alzheimer dont le nombre (800 000 personnes touchées) en fait la troisième maladie jugée la plus grave, derrière le cancer et le sida.
La cour des Comptes examine le plan Alzheimer
Trois plans Alzheimer se sont succédé (2001, 2044-2007 puis 2008-2012) et pas moins de 15 mesures ont approfondi et complété les initiatives engagées. Le troisième plan a cherché à mettre en place des dispositifs innovants centrés sur les réponses à apporter aux difficultés des familles et des soignants. Le pilotage a été renforcé avec la désignation au plus haut niveau de l'Etat d'un responsable du suivi du plan et d'une équipe de coordination des actions.
Les fonds récoltés suite à l'établissement de franchises médicales (0,50cts par boîte de médicaments et par acte paramédical, et 2 euros par transport sanitaire) n'ont pas été clairement affectés au plan Alzheimer (taux de réalisation global de 31,54%). Et le troisième plan a affiché une enveloppe financière, dès le départ, de 1,6 Md€ sur cinq ans dont 226 M€ pour le volet sanitaire, 192M€ pour la recherche, 1,2Md€ pour le médico-social, sans lien avec les franchises médicales...
La construction du parcours de soins reste incomplet même si les consultations mémoire ont dépassé les objectifs (144 446 personnes vues fin 2011). L'importance de disposer d'une offre spécialisée et graduée de diagnostic est reconnue mais sa mise en place pose la question de l'hétérogénéité des pratiques professionnelles et des niveaux d'activité.
Par ailleurs, 500 Maia avaient été prévues, 149 seulement ont été réalisées à fin 2012, or 60% des malades d'Alzheimer demeurent à leur domicile grâce à des aidants. Si on veut mettre l'accent sur le maintien au domicile, il faudra renforcer le diagnostic (consultation longue), les équipes spécialisées Alzheimer et tous les paramédicaux pouvant intervenir chez les malades (342 autorisées sur 500 prévues).
Enfin, si le 3ème plan a intégré la problématique hospitalière en créant les Unités d'Hébergement Renforcées (55 UHR sur 190 prévues) et les Unités cognitivo-comportementales (55 UCC sur 120 prévues), la formation des assistants de soins en gérontologie connaît un retard (mais 561 ergothérapeutes et 1397 psychomotriciens ont été formés). Enfin la lutte contre la iatrogénie médicamenteuse ne semble par à la hauteur des enjeux.