La déprimante rentrée des Ehpad
Si la chaleur excessive a écrasé cette fin d'été, côté grand âge, les temps sont gris : taux d'occupation en berne, difficultés majeures à recruter des professionnels, « impasse économique » selon les termes même du président du SYNERPA interrogé dans Les Échos en cette fin août, déception des divers acteurs face à une forme d'inertie et un engagement dramatiquement insuffisant de l'État...
Les causes, on les connaît : Covid, crise de confiance Orpea, inflation...
Mais dans ce fond ambiant, une nouvelle inquiétude émerge : le retour de la déshabilitation à l'aide sociale comme variable d'ajustement. Le conseil départemental du Cantal par exemple va revoir le nombre de places sur son territoire... Si ce geste vise bien à redonner une capacité et une liberté de gestion plus large aux Ehpad, face à la montée croissante des pressions financières, il n'est pas sans conséquence pour les usagers les plus fragiles. Certains établissements vont leur devenir inaccessibles, ce qui va indéniablement produire de nouvelles iniquités sur les territoires.
Mais la bonne nouvelle de la rentrée, car il y en a toujours une, c'est le mandat donné par Élisabeth Borne à Aurore Bergé, ministre des Solidarités et des Familles, d'instruire les propositions du rapport Pirès Beaune sur une réforme structurelle du financement et de la régulation des prix des Ehpad (interview à retrouver p. 14).
Un dossier à suivre de très très près...