Plusieurs systèmes sont possibles suivant le degré de mobilité de la personne. Lorsque la personne ne peut absolument pas se lever, le système de la douche au lit est une solution astucieuse qui permet de réaliser une toilette complète de la personne alitée sans avoir à mobiliser trop de soignants.
D'autres solutions existent mais à condition de déplacer les personnes du lit vers un chariot de douche composé d'un plateau modulable monté sur un châssis métallique mobile sur lequel est installé un matelas épais en matière plastique. Le chariot est complété par un pupitre équipé d'un chauffe-eau, d'un réservoir stockant l'eau utilisable et d'un autre réservoir pour récupérer l'eau utilisée.
Il existe de multiples produits, certains équipés de vérins électriques, d'autres hydrauliques manipulables au moyen de pédales. Ces solutions ont été améliorées et dotées de fonctions innovantes dont la plus intéressante est celle de pouvoir faire pivoter le chariot pour offrir une position de douche plus confortable, buste légèrement relevé ou corps carrément assis. De plus cela permet d'évacuer l'eau par gravité.
Pour les résidents qui conservent un peu de mobilité, il est aussi possible d'utiliser des chaises à douche équipées de roulettes faciles à déplacer et qui ont la possibilité de s'incliner et faire varier leur hauteur et inclinaison.
La proportion de personnes alitées et non mobiles augmente avec l'arrivée de personnes de plus en plus âgées et de plus en plus dépendantes. On estime actuellement la proportion de résidents non mobiles à 20?%, la proportion variant d'établissement en établissement. En USLD, l'utilisation des lève-malades sur rail est systématique et la pratique s'étend en EHPAD.

Les aides techniques sont indispensables

Il est clair que pour les soignants réaliser la douche d'un résident conservant le lit est une épreuve physique, car il faut pouvoir déplacer la personne, sur le côté ou la translater sur un chariot de douche. Si ces opérations sont réalisées par une seule personne, le risque est grand pour le personnel car toute manipulation et posture penchée sont source de troubles musculo-squelettiques.
On sait que le taux d'accidents du travail en EHPAD est près de deux fois supérieur à la moyenne nationale, toutes activités confondues, lombalgies et TMS étant les premières causes.
La prise en charge des personnes dépendantes, et particulièrement celles alitées, fortement handicapées ou en fin de vie représente une charge lourde à la fois physique, cognitive et émotionnelle pour les soignants. C'est pourquoi il est indispensable d'entamer avec les équipes une démarche de prévention avec la directrice de l'établissement, le médecin du travail et un groupe de travail composé d'IDE et d'aides-soignantes. Le personnel, qui travaille souvent en binôme, doit participer au choix du matériel en le testant préalablement.
Le conseil d'un ergonome peut être fructueux (voir avec l'ANACT)