La Fédération hospitalière de France a rendu publics une enquête inédite auprès de 10 000 professionnels et un « plan de bataille » pour les ressources humaines. Actualité oblige, la question de la pénibilité de venir au-devant de la scène.
La FHF fait des RH sa priorité... avec une vigilance sur la question de la pénibilité
Au cours d'une conférence de presse tenue le 1er février, la Fédération hospitalière de France (FHF) est revenue sur la situation de crise du système de santé, marquée notamment par l'augmentation croissante des besoins et les importantes difficultés de ressources humaines (RH) que connaissent les hôpitaux publics.
Elle a présente? à cette occasion les résultats d'une enquête inédite lancée par son comité éthique auprès de 10 000 professionnels d'établissements publics de santé et médico-sociaux. Elle comportait 6 items : identification, organisation et conditions de travail, relations de travail, partage et créations de valeurs, bien-être au travail et propositions.
« Elle précise leurs attentes et confirme le sens des métiers de la santé, note Arnaud Robinet, président de la FHF. La situation sur le plan des RH est difficile mais aussi porteuse d'espoir. Plus de 4 professionnels sur 5 sont fiers de leur métier, métiers qui ont et auront toujours du sens. L'autre conclusion de cette enquête est que nous sommes à un moment de transformation des métiers, 75% des professionnels estimant que leur exercice a changé ».
Par ailleurs, « pour nourrir le débat public et faire bouger les lignes », la FHF a présenté un plan de bataille pour les ressources humaines qu'elle remettra aux ministres concernés.
Elle demande notamment un « élargissement volontariste » des quotas de formation d'ici à 2025 à 40 000 pour les infirmières et 32 400 pour les aides-soignantes.
La pénibilité non négociable
Interrogé sur la réforme des retraites, son président a souligné que la prise en compte de la pénibilité était « un point non négociable ». Il a indiqué que « 20 à 25 % des aides-soignantes sont en arrêt longue maladie quatre ans avant le départ à la retraite ».
Pour rappel, dans la fonction publique, la prise en compte de la pénibilité passe par le dispositif des catégories « actives », qui permet un départ à la retraite anticipé (5 ou 10 ans avant l'âge légal) pour certains professionnels dont les aides-soignantes. Avec le projet de loi, une aide-soignante qui actuellement peut partir à la retraite à 57 ans, au lieu de 72, devra attendre 59 ans.
La FHF est rejointe sur cette question de la pénibilité par l'Union nationale des centres communaux d'actions sociale (Unccas), qui « à la fois en tant que représentante des CCAS employeurs et comme association engagée pour le bien-vieillir », appelle à « la prise en compte de l'usure professionnelle - ou pénibilité du travail ».