L'enjeu pour la Bass est de concilier l'autonomie et l'engagement dans un collectif, mais pour les auteurs d'une étude du Cereq une réflexion plus poussée doit être menée sur les transformations organisationnelles nécessaires.
La fidélisation des aides à domicile passe par l'innovation managériale
Pôle public d'expertise, le Centre d'études et de recherches sur les qualifications (Cereq) publie une enquête titrée « Aide à domicile : concilier l'autonomie et l'engagement dans un collectif » qui se penche sur la capacité des structures associatives du secteur à redonner des marges de manoeuvre à leurs salariées, et à concilier leur autonomie avec l'intégration dans un collectif de travail. Un enjeu pour une branche qui compte 4 645 structures prestataires à but non lucratif et emploie 217 609 salariées, dont 89 % sur les métiers d'intervention.
Cyrille Ferraton et Stéphane Michun, docteurs en sciences économiques, l'écrivent : « un nombre croissant d'employeurs associatifs cherchent, quant à eux, à réinventer leur organisation, à améliorer la qualité de vie au travail voire à promouvoir le pouvoir d'agir de leurs salariées, c'est-à-dire leur capacité à améliorer elles-mêmes leurs conditions de travail. »
Après avoir décrit le fonctionnement « standard » du secteur, les auteurs font un focus sur deux associations, membres de l'UNA, qui illustrent cette tendance. La première (qu'ils appellent Atome), est localisée dans l'Ouest de la France et emploie environ 550 salariées ; la seconde (qu'ils appellent Morphée), l'est dans le Nord et emploie un peu moins de 300 salariées. Leurs objectifs à toutes deux : « rompre l'isolement des intervenantes à domicile, renforcer leur autonomie, et financer des « temps improductifs » où se construisent les collectifs de travail et la qualité des prestations apportées aux usagers ».
Conclusion ? La fidélisation des aides à domicile passe par l'innovation managériale car elle contribue à la construction des identités et carrières professionnelles des aides à domicile. Leur motivation, le développement de leurs compétences et leur développement personnel sont encouragés par ces nouvelles formes d'organisation du travail. Pour autant, une réflexion plus poussée sur les conditions de travail parait nécessaire aux auteurs pour la pérennisation et la diffusion de ces transformations organisationnelles.