Entre budgets nationaux et dispositifs de proximité, le secteur de l'accompagnement de la perte d'autonomie se cherche encore.
La filière se cherche
La France compte 850 000 personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer et 4 millions d'aidants de personnes âgées. Qui pourrait être aussi précis en matières de structures, dispositifs, associations liés à l'accompagnement de la perte d'autonomie et du bien vieillir ?
La tâche n'est pas facile : si les départements sont l'acteur clé du financement de la prise en charge de la perte d'autonomie, le reste du paysage est marqué par une transformation permanente. La position des CLIC (Centres locaux de d'information et de coordination gérontologique), outil historique de l'accompagnement global et coordonné de la perte d'autonomie, en est un bon exemple. Avec 600 CLIC labellisés, le maillage du territoire semble raisonnable. A mieux y regarder le maillage est inégal : le Nord compte plusieurs dizaines de CLIC, la Charente ou la Corse n'en compte aucun. Au-delà de la couverture géographique, il apparaît une profusion des dispositifs qui sont soit parallèles soit complémentaires. Les missions d'information, d'évaluation, de gestion de cas propres aux CLICS (selon leur projet) se trouvent assurées par d'autres structures : MAIA, coordination gérontologique, réseaux de santé... et des appellations nouvelles. Ainsi, le département de l'Indre a ouvert une Maison de solidarité départementale, qui se veut " porte d'entrée de l'ensemble des services d'actions sociales " (dont le CLIC). La future loi sur l'autonomie clarifiera peut-être les intitulés et les missions de chacun.
Le paysage régional est marqué aussi par la cohabitation quasi générale des secteurs privé lucratif, privé non lucratif, public sur toutes les facettes de la prise en charge : aide à domicile, hébergement, transport... Une variété qui permet une offre pour tous les goûts et budgets, spécialement en matière d'établissements, et un accompagnement continu du parcours de vie de la personne.
Les produits existent
Face au foisonnement des dispositifs, acteurs et initiatives, un autre foisonnement s'installe dans les régions : celui lié aux nouvelles technologies. Quelques exemples ? Dans le Bas Rhin avec le projet DEMETER porté par l'association ABRAPA, avec le soutien du Conseil général. Au programme entre autres Dossier de Liaison Médico-social Partagé et ouverture vers la télémédecine à domicile. Le Conseil général de Corrèze propose un Pack Autonomie qui marie interventions à domicile et autres domotiques. Des initiatives qui font écho à la filière de la " silver economy ", lancée le 24 avril dernier par Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif et Michèle Delaunay, ministre déléguée à la perte d'autonomie. La filière fait coopérer universités et industriels, fonds publics et structures privées commerciales. Résultat : les produits existent et attendent des acheteurs... lesquels attendent des fonds. Là encore, la future loi sur l'autonomie pourrait changer la donne.