Dans le n° 152-septembre 2023  - Partie I  16010

La fin du travail ?

L'année 2022-2023 fut largement marquée par la contestation forte de la réforme des retraites. La question de leurs financements va, au regard de la situation démographique et de l'endettement du pays, se reposer dans les années à venir, avec cette fois la mise en question du modèle par répartition.

Mais surtout, c'est le rapport des habitants de la France au travail qui doit être posé. Il a beaucoup été dit que le pays France était traversé par une « grande flemme généralisée », que les gens voulaient cesser de travailler bien avant les autres européens. Et l'on sait, en particulier dans le domaine de la santé et de l'accompagnement des plus fragiles, combien il est difficile de recruter, fidéliser, autonomiser les personnes. Il semblerait que même les métiers de vocation perdent de l'attrait, que l'envie de travail disparait...

Les seniors sous employés

Regardons les choses plus posément. D'abord l'analyse montre que le taux d'activité en France est plus faible que chez la plupart de nos voisins, en particulier du côté des hommes : 70,6 % des femmes et 76,6 % des hommes âgés de 15 à 65 ans travaillent en France, contre une moyenne chez les 27 de, respectivement, 69,6 % et 79,5 %[1]. La Suède, réputée pour son modèle social, l'équilibre de ses comptes et la civilité de la majeure partie de ses habitants, se situe, elle, à respectivement 81,3 % et 85,5 %. En France, c'est en particulier la faiblesse de l'emploi des seniors qui conduit à ces scores : seulement 56,1 % des 55-64 ans sont en emploi[2].

Ne revenons pas sur les retraites, mais globalement, les français cessent leur activité plus tôt que les habitants des autres pays. L'âge légal de départ à la retraite est d'environ 65 ans en Europe, contre 62 ans en France avant la nouvelle loi. Il tend à s'élever progressivement.

Du côté de l'absentéisme, notons que 44 % des salariés ont été absents de leur poste au moins une fois au cours de l'année 2022[3]. Avant 2019, la moyenne était plutôt de 30 %. Notons que la France est le pays au plus fort taux d'absentéisme. Depuis la fin de la crise Covid, il s'est aussi élevé plus nettement qu'ailleurs en Europe. Des pays comme l'Italie ou la Finlande tendent à le voir se réduire. Comme disent les économistes, l'élasticité de l'absentéisme est assez fortement corrélée à la qualité de l'indemnisation. On l'a vue en France lorsque les jours de carences ont été réduits dans la fonction publique (un jour contre trois dans le privé).

Quelle productivité ?

Le nombre d'heures travaillées en moyenne par an est un autre indicateur. Là aussi la France se distingue : 1 410 heures de travail par an, contre une moyenne de 1 716 heures dans l'OCDE. Les habitants de notre pays travaillent 226 heures de moins pas an, soit 4,3 heures de moins par semaine. L'effet 35 heures.

Longtemps, nous nous sommes vantés d'une productivité record en France qui pouvait permettre de financer ces écarts. Mais elle est de 3 % inférieure à ce qu'elle était avant 2019. A l'inverse des pays comme l'Italie ou l'Allemagne qui voient leur taux de productivité s'élever au-dessus de la moyenne d'avant 2019.

Il y a donc bien un sujet. D'ailleurs des « responsables » politiques ont déterré un ouvrage, Le Droit à la paresse, pour dire combien cette situation était légitime... Le mois prochain nous tenterons d'élucider ce mystère !

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