Joëlle Huillier, a présenté, le 23 mars, son rapport "Du baluchonnage québécois au relayage en France : une solution innovante de répit ". La députée (SRC) de l'Isère avait été chargée par le Premier ministre d'une mission temporaire visant à examiner de quelle manière les dispositions touchant au service de répit des proches aidants, inspiré par le baluchonnage québécois, pourraient être mises en oeuvre en France.
La France est-elle prête à expérimenter le baluchonnage ?
Créée au Canada et instaurée également en Belgique, le baluchonnage rebaptisé "relayage" par la députée socialiste pallie l'absence temporaire d'un aidant - sur une période de quelques jours, 24 heures sur 24 - et s'adresse à des personnes en perte d'autonomie pour lesquelles le changement d'environnement causerait une désorganisation importante et engendrerait une perte de repères ". Lors de l'examen du projet de loi d'adaptation de la société au vieillissement (ASV), l'expérimentation du baluchonnage ait été " jugée prématurée [...] à cause du droit du travail, mais aussi en raison du coût de ce dispositif".
Assouplir le droit du travail
La législation sur le temps de travail en France contraint actuellement, le plus souvent, à faire se succéder plusieurs relayeurs (y compris sur une période de 36 heures qui correspond à la durée minimum d'un relayage). "Les syndicats des aides à domicile que nous avons auditionnés, estiment tous que le changement de professionnels toutes les 10 à 12 heures revient à créer une forme de maltraitance envers l'aidé mais aussi envers le relayeur", souligne Joëlle Huillier.
Pour la rapporteuse, "il faut donc qu'à moyen terme nous puissions envisager (pour la prochaine législature) que le Parlement reprenne des travaux en s'appuyant sur une base documentée et solide, afin d'apporter les modifications législatives nécessaires à l'encadrement du métier de relayeur".
Une expérimentation sur trois départements
Joëlle Huillier qui a fait le tour des initiatives similaires proposées à titre expérimental dans une dizaine de structures de France recommande la création d'un comité de suivi national, une expérimentation sur la création d'un statut ou d'un mode d'exercice particulier du métier de relayeur.
Concernant le financement du relayage, Joëlle Huillier préconise qu'il soit non-conditionné à l'APA. "Il nous semble nécessaire que soit introduit dans la prochaine loi de financement de la sécurité sociale une disposition devant permettre la mise en oeuvre des expérimentations et d'assurer leur financement", souligne la rapporteuse.