L'Observatoire national des violences en milieu de santé a publié tout récemment son rapport annuel 2015, réalisé à partir des données 2014.
La gériatrie, touchée par les faits de violence
Il apparaît que le nombre de signalements d'atteintes aux personnes et aux biens a largement augmenté en 2014 par rapport à l'année précédente. 14 502 cas ont été enregistrés contre 12 432 en 2013, effectués par 337 établissements (contre 353 en 2013). Une grande disparité régionale est également notée. Les régions les plus sensibles restent l'Ile de France avec 4 426 cas signalés pour 61 établissements déclarants; et Midi-Pyrénées avec 1325 signalements pour 20 établissements déclarants.
L'ONVS enregistre deux catégories de signalements : les atteintes aux personnes représentent 72% des cas, soit 10 638 signalements, et les atteintes aux biens 28% soit 4 098 signalements. A noter que dans la logique d'un système déclaratif, les établissements font remonter majoritairement des atteintes aux personnes, type d'atteinte le plus mal ressenti par les personnels et pour lequel ils sont souvent le moins bien préparés.
Les services de gériatrie particulièrement touchés
4 secteurs sont particulièrement exposés aux faits de violence : la psychiatrie (21%), les urgences (15%), la médecine (9%) et la gériatrie (9%). Ces structures enregistrent des chiffres quasi stables depuis plusieurs années. 18 143 victimes recensées en 2014, dont 85% de personnels
Les auteurs de violences déclarées sont au nombre de 11 835. Il s'agit pour 90% d'entre eux de patients, visiteurs ou accompagnants. Il est intéressant de noter que dans 59% des cas, la cause portait sur la prise en charge d'un patient, dans 12% sur un temps d'attente jugé excessif, dans 12% sur l'alcoolisation, dans 7% sur un règlement de compte et dans 6% sur un refus de prescription.
Diverses mesures sont mises en place pour tenter d'enrayer ce type de violence, prévenir et gérer les situations. Au 1er janvier 2016, le ministère dénombrait 530 conventions santé-sécurité-justice signées sur le territoire national entre les établissements, les forces de sécurité et les procureurs.