Stéphane Volleau, responsable marketing et communication de l'Appel Médical, nous donne quelques indications sur la constitution de son baromètre 2014 des salaires de la santé.
La pénurie d'ASG s'est installée dans le secteur du 3e âge
Comment réalisez-vous votre baromètre ?
Il est fait une fois par an à partir des contrats de travail de nos intérimaires. Nous enlevons systématiquement les primes de fin de mission et les congés payés. On retraite les salaires en enlevant ces deux bases mais nous conservons tous les avantages liés à l'établissement utilisateur par souci d'équité salariale auprès de nos intérimaires. Nous utilisons des critères de sexe, d'âge, de secteur d'activité, de taille d'établissement et dans certaines qualifications nous essayons de creuser au niveau de la région ou du département.
Comment se situent les salaires par rapport aux conventions collectives ?
Nous ne travaillons que dans trois grands domaines : le public, le privé et l'associatif. Nous ne rentrons pas dans le détail d'autres convention collectives plus locales ou plus spécifiques que l'on peut rencontrer dans certains Ehpad. Oui les salaires sont différents selon les qualifications et selon les structures. La convention du secteur associatif a toujours été plus favorable en terme de salaire sur les aides soignantes et les infirmiers. Le privé a toujours été un peu plus cher par souci d'attractivité. Le public a, lui, des salaires un peu plus bas mais dispose en contrepartie de la progression salariale, la garantie de l'emploi etc. Dans l'associatif, nous avons senti cette année, en février, une baisse des salaires suite à la renégociation de la convention collective avec la Fehap.
L'indice sur les aides-soignants et les infirmiers a été fait globalement mais le secteur du troisième âge a plus augmenté ses salaires quel que soit la convention collective, ceci pour faire venir les talents, et notamment en ce qui concerne les aides soignants. On sait que c'est principalement dû au besoin de recrutement du privé. On a parlé pendant des années du manque d'infirmiers mais pas du manque d'aides soignantes. Elles sont peut être moins visibles, moins fédérées et on a très peu d'études sur ce métier. La pénurie s'est installée dans le secteur du troisième âge. Il y a aujourd'hui un vrai souci d'attractivité, d'évolution des métiers au sein de ces structures, avec une évolution des soins. Les établissements ont grossi et ont de nouveaux besoins en terme d'accompagnement, de relation avec les familles, ou pour des structures spécifiques (PASA, UHR).
Vous n'avez pas les salaires des directeurs ?
Nous en avons très peu en travail temporaire c'est plus du management de transition. Ca se développe beaucoup sur les IDEC, les médecins-coordinateurs. Par contre, dans quelques années nous pourrons vous donner cette information sur les médecins-coordinateurs parce que nous en recrutons de plus en plus en travail temporaire, notamment dans le cas de remplacements momentanés.
Par ailleurs de nouveaux métiers vont entrer dans le baromètre par glissement de poste comme les AMP vers de nouveaux métiers comme les ASG (Assistants de gestion en gérontologie) car l'accompagnement des malades d'Alzheimer réclame une formation spécifique.