Yann Reboulleau, développeur de Résideal Santé, est devenu exploitant de maisons de retraite médicalisées. Il explique les raisons de son implication dans ce secteur.
La performance économique repose sur les équipes
Vous êtes passé de prestataire en gestion d'établissements à exploitant. Pourquoi cette évolution ?
Mon parcours est en fait un peu plus «mouvementé», puisque avant d'exercer dans le secteur privé j'ai été plusieurs années cadre de l'action sanitaire et sociale publique. Ma vraie carrière de gestionnaire a commencé lorsque, Secrétaire Général Adjoint d'une ville moyenne, j'ai dirigé l'ensemble des services sociaux municipaux, depuis les crèches jusqu'aux établissements et services pour personnes âgées.
Il était finalement assez logique qu'après avoir développé le concept Résidéal Santé en tant que plateforme mutualisée de fonctions supports, j'applique à un établissement dans lequel j'avais investi mes économies les modèles d'exploitation que je proposais. C'est peut-être en partie la combinaison de ces deux réussites qui a su créer la confiance chez un partenaire financier, et a ainsi permis de passer de un à six, et aujourd'hui à quinze établissements.
2) quels sont les chiffres significatifs de votre groupe ?
Le chiffre que me vient en premier à l'esprit est évidemment celui du nombre de résidentes et de résidents auxquels nos équipes apportent une aide vitale chaque jour, dans chaque établissement. Plus de 1000 clients qui chaque mois jugent, en consommateurs ordinaires, si les prestations que nous délivrons sont à la hauteur du montant de la facture qu'ils ont à honorer.
Et puisque nous parlons d'équipes, ce sont les chiffres qui sont ensuite les plus significatifs: 667 collaborateurs managés par nos quinze directeurs d'établissements. 209 agents de services, 319 aides-soignantes et AMP, un peu moins d'une centaine d'infirmières, des cuisiniers, des animateurs, des agents de maintenance, des médecins, des psychologues, psychomotriciens ou ergothérapeutes, et évidemment la petite quinzaine de membres de l'équipe de fonctions support, autant de femmes et d'hommes qui font la véritable identité d'une entreprise comme Philogeris.
Les mètres carrés, chiffres d'affaires, prix moyens et autres indicateurs de performance économique sont évidemment importants, mais ils ne fondent leur existence même que sur cette rencontre, renouvelée chaque jour, entre les consommateurs âgés et des professionnels qui ont une compétence à leur proposer.
3) Les établissements peuvent-ils continuer à exploiter seuls ?
Oui, évidemment. Mais cette évidence a un poids qui la rend difficile à porter au quotidien pour un dirigeant d'établissement. Des nouveaux registres d'exigence font leur apparition chaque année, et sont autant de sources de préoccupation, d'obligations de mise à niveau ou de maîtrise d'une expertise sans cesse croissante. C'est la raison pour laquelle nous poursuivons l'activité de Résidéal Santé à côté de celle de Philogeris. Des exploitants indépendants y trouvent ainsi un support technique qu'ils jugent utile à la performance de leur établissement sans que leur indépendance de dirigeant ne soit contestée, et chez les directeurs de nos propres établissements cette culture de la responsabilité du directeur est une vraie marque de fabrique.