Acheter au prix le plus bas n'est pas toujours la solution la plus économique. Comme l'ensemble des entreprises, les EHPAD devront à terme raisonner dans le cadre d'une politique d'achats responsables selon une logique de "coût global". Explications.
La politique achats par le grand bout de la lorgnette
Quels sont les avantages à adopter une politique d'achats responsables en EHPAD ?
« S'il n'y a aucune obligation réglementaire directe concernant la mise en place d'une politique d'achats responsables, elle se situe cependant en amont de certaines obligations réglementaires relatives, par exemple, aux déchets (taxes incitatives, revalorisation des bio-déchets) ou encore de l'énergie (obligation de diminution de 20% des émissions de gaz à effet de serre avant 2020 », rappelle le guide "Développement durable et responsabilité sociétale des entreprises", un document à l'usage des établissements pour personnes âgées, publié en 2016 par l'Agirc-Arrco en partenariat avec la Fnaqpa.
Pourquoi acquérir un produit ou un service ne se limite pas à la seule obtention du prix d'achat ?
« La notion de coût global doit être le seul paramètre à prendre en compte dans le cas d'une comparaison d'offre. Le Coût Global d'Achat ou Coût Total de Possession - en anglais, TCO ( Total Cost of Ownership ) - prend bien sûr en compte le prix d'achat stricto sensu d'un produit ou d'un service mais également les autres coûts, moins visibles de prime abord. En effet, des coûts cachés ou non pris en compte peuvent rendre une offre a priori intéressante, plus chère en coût global qu'une autre offre où le prix initial était plus élevé, mais sans coûts cachés. C'est un peu comme un iceberg, ce qui dépasse, c'est le prix facial, ce qu'il y a dessous, ce sont les coûts cachés ou non pris en compte dans la comparaison d'offre », souligne Rémi Plantey, directeur associé d'Alternative Achat, société de conseil et de formation en achats.
« Les achats responsables peuvent être un véritable levier pour créer de la valeur économique. La méthode TCO ou dite du coût complet a pour objectif d'estimer le coût global d'un bien ou d'un service tout au long de son cycle de vie en prenant en compte : les coûts directs (le prix du bien et le transport par exemple ; les coûts indirects (non-respect du cahier des charges, retards de livraison, les risques de rupture de chaîne d'approvisionnement, gestion des déchets, entretien et maintenance par exemple ; les externalités (les émissions de CO2 par exemple) », détaille l'ADEME.
Comment intégrer la notion d'achats responsables dans ses pratiques ?
« Des achats responsables vont intégrer les trois composantes liées au développement durable : le volet environnemental, social et économique. L'acheteur est responsable de ses choix : en amont, pendant l'utilisation et en aval de ses décisions. Une approche "produit" vise à vérifier l'utilité d'achats et ensuite à sélectionner des produits respectueux de l'environnement et des lois. Une approche "fournisseur" consiste à sélectionner et évaluer les fournisseurs, non plus sous le seul angle de la performance économique, mais aussi au regard de leur performances sociales et environnementales », explique Rémi Plantey.