Dans le n° 136-février 2022  - Branche Bass  12603

La première pierre de la fusion des CCN 51 et 66 va être posée

La Fehap et Nexem vont chacune soumettre le 17 février une résolution pour une convention collective unique à leur assemblée générale extraordinaire. Une première pierre pour un chantier d'envergure.

CCUE : retenez ce sigle, vous allez en entendre parler durant ces prochains mois, ces prochaines années. Il s'agit de la « convention collective unique étendue » que les employeurs de la branche sanitaire, sociale et médico-sociale privée à but non lucratif (Bass) envisagent de construire depuis de nombreuses années - étendue parce que devant s'appliquer aussi aux établissements et structures non adhérents. Première étape : fusionner les deux mastodontes que sont les CCN 51 et 66, autrement dit la convention collective nationale des établissements privés d'hospitalisation, de soins, de cure et de garde du 31 octobre 1951 et la convention collective nationale de travail des établissements et services pour personnes inadaptées et handicapées du 15 mars 1966, signées du côté patronal, respectivement par la Fédération des établissements hospitaliers et d'aide à la personne privés non lucratifs (Fehap) et par Nexem.

La Fehap représente 4 700 établissements et services sanitaires sociaux et médico-sociaux dont plus de 1 700 à destination des personnes âgées, soit plus de 280 000 salariés.

Nexem représente 10 000 établissements et services, qui emploient plus de 300 000 professionnels dans cinq secteurs d'activité : les personnes handicapées, la protection de l'enfance, l'insertion sociale, les personnes âgées et le sanitaire.

Une démarche accélérée de fusion

Le 4 octobre dernier, la Fehap et Nexem ont annoncé « s'engager dans une démarche accélérée de fusion de leurs conventions collectives pour constituer un nouveau cadre juridique commun ». Accélérée ? Les deux fédérations y affirment une motivation essentielle : remédier au manque d'attractivité des métiers du secteur (que la crise sanitaire n'a fait que mettre en exergue) en bâtissant une grille de classifications et de rémunérations commune et en restructurant le secteur pour apporter des réponses transversales aux défis RH que sont la formation, les compétences... Chacune a effectué un tour de France de ses représentants territoriaux pour présenter les premières orientations et thématiques clés d'entrée en négociation avec les organisations syndicales. Toutes deux soumettront une résolution à leur assemblée générale extraordinaire (AGE) réunie le même jour, le 17 février. Une note d'accompagnement éclaire la feuille de route proposée pour la conduite du chantier, avec en annexe d'intéressants exemples possibles de classifications et rémunérations issus des travaux préparatoires.

Le 17, on sera à la veille de la conférence des métiers de l'accompagnement social et médico-social, orchestrée par deux membres de l'Inspection générale des affaires sociales, Jean-Philippe Vinquant et Benjamin Ferras, à la demande de Jean Castex. Dans une lettre de mission du 21 décembre aux allures de note de cadrage, le Premier ministre les a également chargés d'expertiser les conditions de réussite d'une CCU : « Il est essentiel que l'État, en lien avec les départements, puisse jouer son rôle vis-à-vis des parties prenantes à la négociation en précisant les objectifs à atteindre du point de vue des politiques publiques considérées et en précisant la nature et les conditions de son concours, y compris financier », écrit-il. On ne sera pas dans le « quoi qu'il en coûte ».

Une première embûche

Une fois la résolution signée par les AGE, le dossier passera à l'échelon de la Bass. Du côté des organisations patronales, la confédération Axess aura donc la main. Créée en avril 2019, elle réunit la Croix-Rouge française, la Fehap, Nexem et Unicancer et a déjà notamment à son actif un important accord de branche du 9 septembre 2020 sur la formation professionnelle, signée par la CFDT et la CGT. Mais « réunissait », devrait-on dire, car Unicancer en a démissionné le 21 décembre. Une première embûche ! Fédérant 18 centres de lutte contre le cancer (CLCC) et comptant 25 000 salariés, elle « ne perçoit pas l'intérêt d'aller vers une CCUE », explique-t-elle dans une note à ses représentants syndicaux. En substance, elle estime ne pas pouvoir peser face à la Fehap et Nexem pour défendre les spécificités des CLCC avec en outre le risque d'entraver le dialogue social constructif en interne. Le représentant FO avait alerté la ministre du Travail à peu près dans les mêmes termes sur les risques d'une CCUE assurément « moins-disante »

que la CCN du 1er janvier 1999. Bien sûr, les CLCC « ont aussi des difficultés de recrutement, explique-t-il à Géroscopie, mais beaucoup moindres et le turn-over y est peu important. Nos 25 000 salariés sont peu de choses vis-à-vis des centaines de milliers de salariés de Nexem ou de la Fehap mais ce petit nombre (relatif), notre branche a su en faire une force avec des circuits de décisions raccourcis et une réactivité dans le dialogue social. »

Le dialogue social au niveau de la Bass ? Il va aussi falloir recoller les morceaux après des transpositions à géométrie variable ou inabouties du Ségur. Décrochage de l'associatif du public, distorsions gigognes entre sanitaire et médico-social, grand âge et handicap, métiers du soin et de l'accompagnement, le contexte est éruptif. Et les syndicats sont divisés sur la question de la CCUE. Cela dit, le Code du travail donne cinq ans aux partenaires sociaux pour se mettre d'accord.


21/11/2024  - Arrêté

45 départements vont bénéficier d'un complément de financement APA de 150 millions

Un arrêté précise les critères de versement par la CNSA du complément de financement de 150 millions prévu par la LFSS 2024.
21/11/2024  - Lutte contre la solitude

Un petit geste pour illuminer le réveillon de Noël d'un aîné isolé

Les Petits Frères des Pauvres lancent l'opération Les Colis de Noël pour offrir un peu de joie aux âgés isolés.
17/11/2024  - LFSS 2024

Un décret donne un cadre au financement des « parcours coordonnés renforcés »

Il s'agit d'avancer très concrètement dans la prise en charge de certaines pathologies complexes tout en faisant entrer dans le droit commun un mode de tarification innovant.
17/11/2024  - Tutelles et curatelles

Registre des mandats de protection future : enfin le décret !

Neuf ans après la loi ASV, un décret met enfin en place le registre dématérialisé permettant la publicité des mandats de protection future.La loi du 28 décembre 2015 relative à l'adaptation de la société au vieillissement, dite loi ASV, avait inscrit dans le code civil (article 477-1) la création d'un registre des mandats de protection future à encadrer réglementairement par un décret... jamais paru !
14/11/2024  - En exclusivité

"Nous avons besoin de nos 7 500 Ehpad" soutient Paul Christophe

Nommé ministre des Solidarités, de l'Autonomie et de l'Égalité entre les femmes et les hommes le 21 septembre dernier, Paul Christophe répond à Géroscopie dans une longue interview à découvrir dans son numéro à paraître mi-décembre. Premiers éléments...
10/11/2024  - Décès

Claudie Kulak nous a quittés

C'est avec beaucoup de tristesse que nous apprenons le décès de Claudie Kulak, survenu le 6 novembre 2024.
07/11/2024  - Santé

Vers la création de l'Institut des vulnérabilités

L'Institut pour la prévention des vulnérabilités liées à la santé organise un colloque de lancement le 20 novembre d'un projet qui allie observation, recherche, formation, et accompagnement clinique.
05/11/2024  - Revue hospitalière

Le parcours « AS vers IDE » lancé dans la FPH

Pour les aides-soignantes expérimentées, un parcours spécifique formalise une « passerelle » vers le métier d'infirmière pour une 2e promotion de 200 volontaires de la fonction publique hospitalière.
04/11/2024  - Rapport d'activité

Plan de retournement : la solution de la dernière chance pour Avec ?

Le groupe présidé par Bernard Bensaïd fait l'objet de poursuites et d'enquêtes et enchaîne les redressements judiciaires. Selon son rapport d'activité 2023, un plan de retournement a été mis en place sous la conduite d'Alexandre de Juniac, ancien PDG d'Air France.