Dans le n° 163-octobre 2024  - Livre A-MCA  17092

La société du bien-être

Directrice de l'Agence des médecines complémentaires adaptées (A-MCA), Véronique Suissa dévoile les coulisses du bien-être dans son nouvel ouvrage La Société du bien-être, à paraître début novembre chez Michalon. Interview.

Vos précédents ouvrages portaient sur des pratiques complémentaires précises. Cette fois, votre approche est plus globale. Pourquoi ce choix ?

Un premier ouvrage collectif publié en 2019 faisait le constat de la place des pratiques complémentaires dans notre société, en s'appuyant sur des regards croisés d'experts. Avec ses 400 pages, ce livre se voulait exhaustif mais de fait, il n'était que partiellement accessible au grand public. Nous avons ensuite publié des « focus par pratique », utiles aux usagers concernés par chaque discipline (homéopathie, art-thérapie, sophrologie, réflexologie, ostéopathie). Aujourd'hui, l'objectif est de proposer un livre différent, accessible à tous, qui permet de comprendre le sujet en profondeur. Cela paraît d'autant plus important que ces dernières années ont été marquées par des remous dans le domaine, entre la proposition de résolution, des travaux ministériels, des polémiques médiatiques. C'est le bon moment pour proposer une analyse plus fine du sujet.

Quels sont les grands enseignements de votre ouvrage ?

Ils sont nombreux mais en voici quelques-uns. Tout d'abord, un fait de société : le rapport des Français à la santé a changé. Ils l'envisagent de façon plus globale en y intégrant le bien-être et les pratiques complémentaires.

Par ailleurs, la médecine tente, non sans difficulté, de se réhumaniser. Les pratiques complémentaires en sont un symbole, même si la médecine entretient avec elles un rapport ambigu. Certaines pratiques sont par exemple déployées au nom de leur utilité, notamment en gériatrie, en Ehpad, ou dans les pôles d'activités et de soins adaptés. À l'inverse, d'autres unités de soins les rejettent au nom d'un manque de preuve scientifique. Il n'y a pas de cohérence.

Le troisième enseignement concerne les difficultés de structuration de l'écosystème où s'entremêlent les attentes plus ou moins compatibles des praticiens, des organisations, des experts, des usagers.

Enfin, les experts mènent des débats interminables sans réelles consistances, notamment pour les citoyens, comme celui portant sur la terminologie des pratiques ou celui axé sur leur niveau de reconnaissance.

Enfin, le dernier enseignement touche aux idées reçues, comme celle consistant à établir un lien entre « médecines complémentaires » et « refus de soins » ou encore la tendance à sectariser le sujet. La complexité humaine réclame de la nuance. Les charlatans de la santé existent, mais ils ne sont pas ceux liés aux représentations.

Face à ces différentes réalités, vous plaidez pour une prise de hauteur avec davantage de bon sens. Pourquoi ?

Le sujet s'est enlisé dans des oppositions inutiles : « pro et anti », « médecine et médecines complémentaires », « soignants et non soignants », « expertise et expérience ». Les acteurs s'opposent et leurs actions sont segmentées. Les chercheurs mènent des études, les praticiens militent pour leur pratique, les organisations oeuvrent pour leur reconnaissance, les antis se focalisent sur les dérives. Il faut dépassionner le débat et être plus pragmatique. Le sujet n'a rien de grave, il devrait rassembler. Prendre de la distance permet de ne pas perdre de vue les vrais enjeux. De nombreuses actions pourraient être mises en place simplement pour peu que chacun accepte d'y mettre du sien.

21/11/2024  - PPL

Vers la grande loi infirmière tant attendue ?

L'ancien ministre de la Santé, Frédéric Valletoux, président de la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale et sa collègue Nicole Dubré-Chirat ont déposé une proposition de loi élargissant les missions des infirmières.
15/11/2024  - Enquête

Vaccination : A-Grippe-toi demande une politique de sensibilisation des seniors

Selon une enquête d'A-Grippe-Toi, 82% des seniors ont une connaissance lacunaire de l'importance des vaccins.
08/11/2024  - Du 12 au 19 novembre

5e édition de la Semaine nationale de lutte contre la dénutrition

La dénutrition est une maladie insidieuse qui touche plus de 2 millions de personnes en France, de l'enfant en situation de handicap, à la personne âgée en perte d'autonomie. RDV pour une semaine de sensibilisation du 12 au 19 novembre 2024.
07/11/2024  - Hygiène

Jasper, un serious game pour prévenir les infections respiratoires

Il est destiné à tout professionnel exerçant dans un établissement médico-social ou dans un service hospitalier à vocation gérontologique.
01/11/2024  - Plainte

Différencier le temps passé au lit et le temps de sommeil

« Je dors mal », « j'ai des insomnies », 40 % des personnes âgées de plus de 75 ans se plaignent de leur sommeil. Pour la spécialiste Sylvie Royant-Parola, quand ce n'est pas pathologique, il faut regarder du côté des habitudes de vie.
01/11/2024  - En réunion d'équipe...

Qui dort dîne

C'est une préoccupation qui revient régulièrement dans les Ehpad : comment prendre soin du sommeil des résidents tout en préservant leur confort ? Entre les équipes de jour et celles de nuit, le sujet ne cesse de faire débat, et peut être source de tensions. Horaires de coucher et de lever, soins d'hygiène et accompagnements nocturnes... Qui fait quoi, quand, comment ?
01/11/2024  - Pathologies oculaires

L'urgence d'un dépistage visuel précoce pour préserver l'autonomie

Les pathologies oculaires chez les personnes âgées vont bien au-delà des simples troubles de la vision nécessitant le port de lunettes. Un diagnostic précoce est essentiel pour éviter une détérioration irréversible de la vue, et préserver ainsi leur autonomie.
01/11/2024  - Médecines complémentaires

De l'intérêt des art-thérapies en Ehpad

Psychiatre honoraire des hôpitaux, fondateur et directeur de l'Institut national d'expression, de création, d'art et thérapie (Inecat), le Pr Jean-Pierre Klein[1] oeuvre au sein de l'Agence des médecines complémentaires adaptées[2] (A-MCA)en qualité d'expert pour renforcer la place des art-thérapies auprès des résidents d'Ehpad. Entretien.
01/11/2024  - Médicaments en Ehpad

Réserve d'urgence : une nouvelle dotation-type

L'Omédit de Bretagne a publié une nouvelle version de dotation pour répondre à des besoins de soins prescrits en urgence. Un accent est mis sur les soins palliatifs.