La Toussaint, célébrer les morts, accompagner les vivants
La Toussaint, qui trouve son origine dans la religion catholique, est une fête joyeuse, une invitation à célébrer les saints connus et inconnus. Mais jour férié oblige, elle est devenue pour nombre de familles une occasion de se recueillir ensemble sur les tombes des proches décédés.
Pourtant à l'heure où les tensions religieuses sont exacerbées, l'équilibre entre le respect des cultes et la laïcité est devenu un enjeu sensible pour les établissements accueillant du public 1.
Si l'accompagnement de la fin de vie, la nomination d'une personne de confiance ou le respect des directives anticipées sont régulièrement en débat dans notre société, qu'en est-il de l'accompagnement du deuil dont on ne connaît ni la durée ni les réels effets sociaux ?
Sujet tabou s'il en est, le deuil reste pourtant une problématique universelle. Une enquête de la CSNAF 2 confiée au CREDOC et dont les résultats ont été présentés lors des premières Assises du funéraire qui se sont tenues au Palais du Luxembourg à Paris début octobre, révèle que 30 % des personnes concernées auraient souhaité être accompagnées de manière plus personnelle. Pour 42% des personnes interrogées, le deuil dure plus de 5 ans, et pour certaines ne finit jamais.
Cela pose nécessairement la question de la prise en charge des familles en établissement. Les équipes ont-elles un rôle à jouer pour orienter les proches vers un spécialiste ? Doivent-elles anticiper et prévenir les difficultés ? Quelles sont les aides les plus appropriées ? L'enquête tendant à prouver qu'un accompagnement durant la fin de vie et les obsèques contribue fortement à apaiser le deuil. Pour 52 % des endeuillés, quand le malade a été " très bien pris en charge " par les soignants, " l'impact sur le deuil " est positif.
Alors de la connaissance des rites funéraires à l'accompagnement des vivants, les soignants trouveront ici de nouvelles pistes à explorer et travailler en équipe...
Pour réagir à cet édito, j.viatte@geroscopie.fr