Pour Loïc Rumeau, Directeur des projets et des partenariats du GROUPE SOS Seniors, c'est la diversité et la complémentarité des activités qui permettent de répondre, voire de pallier, aux difficultés du secteur. Interview.
La transversalité permet de poser un regard différent sur l'accompagnement
On observe la montée en puissance et le développement du groupe SOS. Quelle place occupez vous aujourd'hui ?
Le développement fait partie de l'ADN du Groupe SOS. Notre association connaît une forte dynamique, qui nous permet de nous situer parmi les principaux acteurs de l'accompagnement du grand âge, tous secteurs confondus. Cette réussite est pour beaucoup liée à notre capacité à innover, à notre rapidité d'action et à l'expertise que nous avons déployée dans les différents champs de l'accompagnement. Les projets de développement mobilisent des compétences variées au sein de nos équipes, qu'il s'agisse des collaborateurs du siège mais aussi dans les établissements par le biais du tutorat notamment. Notre volonté de développement est avant tout au service des territoires concernés. A plusieurs reprises, nous avons permis le maintien d'activités essentielles à la population locale et la sauvegarde des emplois. Chaque projet est différent et nous veillons à nous adapter à la singularité des contextes, c'est une des conditions de réussite de nos projets. Comme d'autres associations et fondations, nous voulons renforcer la visibilité du secteur non lucratif et ses valeurs, qu'il s'agisse de l'accessibilité des services au plus grand nombre, l'adaptation de l'offre de service aux besoins des territoires, l'innovation sociale.
SOS a la particularités d'investir l'ensemble des champs sociaux. Comment cela impacte-t-il le secteur grand âge ?
C'est une des particularités du Groupe SOS que de gérer une aussi grande diversité d'activités, de la petite enfance au grand âge. Cette diversité dans nos métiers nous amène à avoir des regards différents sur l'accompagnement dans nos établissements. C'est par exemple parce que nous gérons des crèches que nous avons imaginé le surloyer solidaire. Dans ces établissements, les parents payent en fonction de leurs revenus. Nous n'avons fait que transposer ce modèle dans nos EHPAD. Notre force, c'est la transversalité ! Nous avons ainsi lancé depuis plusieurs mois des ateliers de réalité virtuelle en EHPAD, grâce aux équipes de Groupe SOS Culture. En 2018, nous avons inauguré une crèche à côté d'un de nos EHPAD en Moselle, nous développons des activités de maraichage dans deux de nos EHPAD en construction en lien avec notre pôle Transition Écologique...
Vous avez intégré des établissements SNCF. C'est une démarche délicate.
Nous avons eu la chance de pouvoir préparer en amont cette transition grâce à l'appui des équipes de l'action sociale de la SNCF. Nos équipes et celles de la SNCF se sont mobilisées pour être les plus présentes possible auprès des salariés, des résidents et des familles, et nous avons pu rassurer tout le monde sur l'avenir de ces établissements. La phase d'intégration est toujours en cours mais un des axes forts sera la reconstruction de l'EHPAD de Villevaudé en Seine et Marne (77) sur lequel nous travaillons en ce moment.
Tous les acteurs grand âge rencontrent des difficultés à recruter des professionnels compétents. Comment travaillez-vous cette question ?
Comme beaucoup d'acteurs dans notre secteur, nous constatons des difficultés de recrutement, et particulièrement dans nos EHPAD à la frontière avec le Luxembourg. Le constat est partagé : perte d'attractivité des métiers, image négative des EHPAD, pénibilité physique... Notre démarche est de trouver des solutions pour attirer et valoriser les professionnels, en premier lieu avec la formation continue et le travail autour des parcours professionnels. Là encore, la diversité et le développement des activités du groupe est une force qui permet de faire évoluer plus facilement les professionnels qui le souhaitent. En nous appuyant sur la complémentarité entre nos hôpitaux et nos EHPAD par exemple, nous proposons des évolutions de carrière intéressantes pour des professionnels soignants, ou envisageons des temps de travail partagés quand les établissements sont proches. Ces dernières années, nous avons aussi réalisé d'importants investissements dans nos EHPAD pour améliorer les conditions de travail (cadre de travail, ergonomie des matériaux, informatisation des outils, mise en place de rails dans les chambres pour les transferts...).