La grogne monte du côté des infirmiers. Après un premier mouvement de grève unitaire le 8 novembre, la profession annonce une nouvelle mobilisation nationale le 24 janvier. Par ailleurs, un collectif des 17 organisations associatives, syndicales et ordinales a lancé une pétition pour " une réelle concertation pour la refonte du "décret d'actes et d'exercice". "
" Dans le cadre de la réingénierie de formation AS/AP, le ministère souhaite modifier à la marge le décret infirmier (glissement de la glycémie capillaire et la pose de bandes de contention, du rôle sur prescription au rôle autonome) au bénéfice du métier d'aide-soignant, dès décembre 2016. Bousculer le cadre juridique d'une profession, pour répondre aux attentes du lobby des directions d'EHPAD sur les glissements de tâches est une nouvelle forme de mépris envers la profession infirmière ", critique le collectif.
Et d'ajouter : " Nous sommes attachés à l'architecture actuelle du décret relatif aux actes professionnels et à l'exercice infirmier, qui freine les glissements de tâches vers des métiers du sanitaire ou du social moins qualifiés, dans la recherche du moindre coût aux dépens de la qualité des soins. Mais ce décret n'a pas été réactualisé depuis 2004, alors que les pratiques médicales ont évolué. "
Les organisations expriment également leur opposition à la volonté du Ministère des Affaires sociales et de la Santé d'autoriser " l'accès partiel " de la profession infirmière en France à des européens qui n'ont pas le diplôme d'infirmier, mais pourraient exercer malgré tout certains actes infirmiers. " C'est déprécier notre diplôme et tromper les patients. Dérive qui ne peut qu'attirer tous ceux qui favorisent déjà les glissements de tâches dans leurs établissements, afin de réaliser des économies par la réalisation de soins low cost ", alertent-elles.