Située à Épinay-sur-Seine, au coeur de la région parisienne, la blanchisserie Lavnet est spécialisée sur le nettoyage du linge des résidents de maison de retraite. Un marché de plus en plus difficile et exigeant.
Lavnet : offrir des prix, la traçabilité et maintenir une bonne qualité
Marc Faligant, 47 ans, et Rachid Halis, 56 ans, ont créé ensemble la société Lavnet en 1990 pour nettoyer le linge des résidents de maison de retraite. Des précurseurs sur un marché dont les conditions de concurrence se sont profondément transformées avec l'arrivée d'opérateurs d'envergure nationale. Conséquence : des prix qui ont baissé alors que le travail reste proche du pressing donc coûteux en main-d'oeuvre.
Ils ne sont pas partis sans expérience puisqu'ils travaillaient tous les deux chez le père de Marc Faligant qui exploitait une petite blanchisserie à Saint-Gratien et qui a fermé en 1989. Les deux compères ont alors créé leur société emmenant avec eux 3 clients. Depuis ils ont conquis de nombreux établissements, Marc Faligant s'occupant de la prospection et de la relation client, tandis que Rachid Halis s'occupe de l'aspect technique et production.
Aujourd'hui l'entreprise emploie 12 salariés pour 2 tonnes de linge traitées chaque jour, et réalise un chiffre d'affaires de 600 000 €.
" Nous avons beaucoup de concurrence aujourd'hui de prestataires privés qui appliquent un tarif forfaitaire très bas. Ils nous ont pris des clients à cause principalement des prix mais plusieurs sont revenus parce que nous offrons une prestation de meilleure qualité : chez nous tous les articles sont repassés à la main. Chaque client reçoit une attention maximum et nous n'hésitons pas à prendre la camionnette pour aller livrer en cas d'imprévu. Avant nous pratiquions des prix à la pièce. Aujourd'hui notre forfait par résident a baissé à 50 € seulement mais nous maintenons la qualité de notre prestation ".
L'entreprise reçoit également beaucoup de nappages qu'elle repasse sur une calandre Girbau en 3,20 m de large. Par contre les draps sont sous-traités. LAVNET, par rapport à la concurrence qui sélectionne les articles qu'ils traitent, prend tous les articles délicats, les thermolactyls, le nettoyage à sec, et réalise aussi les travaux de couture demandés.
La traçabilité, une exigence nouvelle
Pour répondre à la forte demande de traçabilité, Lavnet a investi dans du matériel de marquage et de traçabilité. Pour cela elle s'est adressée à Thermotex qui lui a fourni son logiciel Washsoft, une presse à thermofixer et une imprimante laser pour imprimer les codes barres.
" Tous nos concurrents proposant la traçabilité nous sommes obligés de proposer le marquage et le suivi du linge, sans augmentation de prix. Cela nous prend beaucoup de temps car nous flashons les articles en entrée et en sortie de la blanchisserie ".
Les articles de chaque EHPAD sont mis en filet. Les articles fragiles sont triés pour être lavés à part. Les cycles sont étudiés pour préserver l'intégrité du linge : la couleur à 40 °C, le blanc à 85 °C avec Javel, et utilisation d'un désinfectant pour tous les articles afin d'assurer la qualité bactériologique du linge propre.
Le linge entrant est flashé avant d'être mis en machine, lavé et ensuite le code-barres est lu pour pouvoir reconstituer les lots d'articles appartenant à un résident, et préparer la livraison par établissement. Un chariot à cases individuelles avec des lampes connectées au logiciel, permet de reconstituer facilement les trousseaux. La lampe s'allume au-dessus d'une case quand le code-barres est lu, attribuant la case à un résident. L'opérateur lit le code-barres et dépose alors successivement tous les articles du résident sur cette case. Lorsque le trousseau est complet, un ticket est imprimé indiquant le nom du client, le lieu de livraison, les différents articles et le total d'articles du résident.
" Le client peut voir ce qu'il a donné à nettoyer. De plus, il dispose d'un accès à distance grâce à Internet pour visualiser le trousseau du résident, ce qui est traité, et ce qui est en cours de traitement. La mise à jour est permanente et immédiatement disponible pour la personne qui gère le linge dans la maison de retraite. Il est également possible de consulter pour un établissement la liste des résidents, leur nom et le nombre d'articles qu'ils possèdent, ainsi que le nombre de lavages réalisés pour chaque article. "
Une gestion serrée
Ensuite chaque paquet de linge est emballé individuellement et mis en chariot. Les livraisons ont lieu deux fois par semaine, et même trois fois pour un établissement accueillant des personnes handicapées.
Joël Loiseau, directeur commercial de Thermotex, qui a vendu la solution de traçabilité, souligne combien il est important d'offrir aux petites blanchisseries un outil clair, complet et simple à utiliser.
Reste que si la traçabilité est vivement souhaitée par les clients, en revanche elle renchérit fortement le coût de la prestation fournie, coût que la blanchisserie ne peut pas répercuter sur ses prix.
" Heureusement nous sommes une petite équipe très motivée. Avec Rachid nous nous complétons mais le marché est devenu plus dur. Quand nous avons commencé notre activité, nous avions beaucoup de clients indépendants. Aujourd'hui nos clients sont majoritairement des groupes de maisons de retraite, lesquels sont très attentifs aux prix. Ils veulent la qualité et minimiser la facture, deux objectifs très difficiles à concilier ".