L'émission de France 5 sur les maisons de retraite, diffusée le 5 décembre, a bien mis en valeur plusieurs problématiques très contradictoires.
Le business des maisons de retraite
D'une part, la facilité d'accès à l'information n'est pas évidente pour la population qui n'est pas d'une génération née avec internet et pour qui la recherche d'un établissement adapté à son cas n'a rien de simple. D'autre part, les annuaires de recherche et les sites de recommandation n'ont pas un fonctionnement transparent puisque certains en font un business très lucratif.
L'autre problématique touche au coût de l'hébergement de plus en plus éloigné des possibilités moyennes des français (1200 euros mensuels). Ainsi, les réglementations poussent les établissements à investir dans de coûteuses mises aux normes, ce qui renchérit le coût de l'hébergement alors que les prévisions montrent une paupérisation grandissante de la population (80% des personnes âgées ne peuvent déjà pas payer ce qui reste à leur charge). Au final, si le taux de remplissage des établissements est élevé par rapport à l'hôtellerie traditionnelle, en réalité il va devenir de plus en plus difficile de maximiser le taux d'occupation des établissements dont les prix sont les plus élevés.
Ce qui conduit certains groupes privés comme Korian, a envisager de rationaliser la conception des chambres de manière à en baisser le coût de construction. Certes, l'émission s'est un peu perdue dans une mise en accusation des groupes privés à qui on reproche de faire de l'argent sur " l'or gris ", mais il faut bien constater que le secteur public n'a plus les moyens d'investir dans de nouveaux établissements. En témoigne l'absence d'agrément donnée en 2011 pour la construction de nouveaux EHPAD alors que les besoins ne cessent de croître.
Maisons de retraite privées ou publiques, le choix est avant tout politique comme le montre l'exemple du département des Landes qui a fait le choix d'investir dans des établissements publics de proximité à coût abordable. La décision appartient donc à chaque collectivité car on prévoit 1,2 million de personnes dépendantes d'ici à 2040.