Le CHU d'Angers et une dizaine Ehpad du Maine-et-Loire commencent à tester un dispositif de visio-régulation de nuit avec une mallette standard de médicaments et accessoires d'urgence et un téléphone portable.
Le CHU d'Angers lance un dispositif de visio-régulation nocturne pour les Ehpad de Maine-et-Loire
40 % à 50 % des hospitalisations en nuit profonde pourraient être différées chez les personnes âgées, permettant des soins dans leur lieu de vie le lendemain. Face à ce constat, les médecins coordonnateurs, les urgentistes et gériatres du CHU d'Angers proposent, depuis le 2 mars, un dispositif de visio-régulation destiné à être utilisé en nuit profonde (de minuit à 7h) par les personnels soignants et non soignants des 139 Ehpad du département . Il se présente sous forme d'un kit de télémédecine qui se compose :
- d'une mallette pourvue de matériel thérapeutique simple de première intention (médicaments, compresses, pansements, techniques de soin...), uniformisé dans tous les Ehpad afin de faciliter la formation du personnel à son utilisation et la prise en charge par les médecins ;
- d'un système de téléconsultation simplifiée, permettant, à partir d'un téléphone portable dédié, une mise en relation rapide en visuel avec un médecin régulateur qui pourra déterminer la gravité d'une situation et prescrire oralement les soins nécessaires.
Des vidéos explicatives ont été transmises au personnel de tous les Ehpad, qui sera, à terme, complètement formé à son utilisation à travers l'inclusion du kit dans le renouvellement de l'attestation aux gestes et soins d'urgence.
Inspiré des soins d'urgence de haute montagne
Ce projet tient son origine des interventions d'urgence en haute altitude, alors que les délais d'intervention des équipes de secours de nuit, à pied, faute d'hélicoptère, se faisaient ressentir. Lors d'une première expérimentation d'une année dans les Ehpad de Haute-Savoie, ce sont 58 % des transports aux urgences qui ont pu être différés ou annulés grâce d'une première évaluation à distance.
Dans le Maine-et-Loire, 92 Ehpad sont équipés en télémédecine et une dizaine d'entre eux ont été pourvus du nouveau kit. Le dispositif a été présenté à une soixantaine d'autres le 2 mars. L'efficacité du dispositif sera étudiée et quantifiée par une étude comparative d'une durée d'un an. Il ne sera pas obligatoire.