A partir de 2016, les établissements proposant 1700 à 2600 repas par semaine (340 à 520 repas par jour) devront valoriser leurs "biodéchets". Cette obligation réglementaire devrait inciter les EHPAD à réduire leurs quantités globales de "biodéchets", en commençant par la lutte contre le gaspillage. En amont, avec l'amélioration de la qualité des repas et en aval avec le compostage, l'EHPAD La Madeleine à Bergerac (Dordogne) est déjà passé à l'action.
Le compostage, déclencheur d'une réflexion sur le gaspillage alimentaire
Il fut un temps où quelques cochons se chargeaient avec appétit du recyclage des déchets alimentaires de l'EHPAD La Madeleine à Bergerac (Dordogne). Mais avec l'instauration de nouvelles normes d'hygiène, l'établissement a dû renoncer à cette solution porcine pour se tourner vers le tri des biodéchets et en 2012 la mise en place d'une plateforme de compostage. Un choix économique. Comme c'est le cas pour de nombreux EHPAD, la redevance d'enlèvements d'ordures ménagères pour les établissements publics a été l'élément déclencheur pour passer à la pratique du compostage afin de réduire la facture " déchets " de l'établissement. Installé dans un jardin voisin à l'EHPAD, le pavillon de compostage de 20 m2 est composé de 4 composteurs en bois . Ces déchets alimentaires sont compostés en mélange avec du broyat de taille des arbres de l'établissement auquel s'ajoute du broyat fourni par le Conseil départemental.. Le compost produit sur place est utilisé pour les massifs de l'établissement et donné aux jardins sociaux des Restaurants du coeur implantés à côté de l'EHPAD.
Pour quelles raisons y a-t-il autant de restes de repas ? L'EHPAD La Madeleine qui compte 250 résidents et produit 500 repas par jour a poursuivi sa démarche de développement durable en y incluant le volet "lutte contre le gaspillage alimentaire". "L'établissement a poussé la réflexion au-delà du traitement des déchets et engagé dès lors un travail en amont sur l'amélioration de la qualité des repas pour mieux répondre aux besoins et aux attentes de nos résidents. Une attention plus soutenue a été apportée à la préparation des repas : bien cuit, bien assaisonné, à la bonne température. Ce travail de mise à plat des plats nous a permis notamment de constater que l'on s'était trompé sur certains grammages notamment sur la viande. L'environnent lié au repas est aussi important : le voisin de table, les couleurs de la nappe, la présentation des plats. Cette réflexion sur la réduction du gaspillage alimentaire a permis de décloisonner le travail entre les cuisiniers et les soignants et les référents compost ", se satisfait le directeur de l'établissement.
Et Sylvain Connangle d'ajouter : " Mieux adapter les menus, faire davantage plaisir à certains résidents, organiser plus de repas plaisir, sans faire "exploser" le tarif hébergement, c'est possible. Cela suppose de savoir conjuguer les besoins nutritionnels des résidents à leurs attentes, leurs habitudes, leurs appétits, leurs préférences. " Une démarche qui a porté ses fruits. Chiffre à l'appui : en deux ans, la production de déchets alimentaires est passée de 140 kilos à 80 kilos par jour.