Nous sommes passés d'une trentaine établissements à la création de la Fondation à 115 aujourd'hui. Le parc a été quadruplé, en un peu plus d'une dizaine d'années, soit par des créations ex-nihilo soit par des reprises d'établissements isolés ou faisant partie d'un groupe restreint.

Vous avez une structure unique de gestion pour tous les établissements ?

Les établissements bénéficient d'une individualisation de leur gestion. Chaque établissement se voit ouvrir un compte d'exploitation, une comptabilité propre et un état de site employeur. Pour autant ils n'utilisent que la personnalité juridique de la Fondation, qui a un seul Conseil d'administration et une direction générale organisée avec des structures de suivi de gestion en inter-région. Chaque établissement est soumis à sa tutelle localement et conserve ses résultats quels qu'ils soient. Ce qui fait l'unité de FCEs c'est la démarche de suivi de gestion, les valeurs de la Fondation, ses actions de solidarité, etc.

L'avantage des groupes privés n'est-il pas de concentrer l'ensemble des moyens?

La croissance de la Fondation s'est faite surtout par reprise d'établissements associatifs. En moyenne nous recevons deux propositions de reprise d'établissement par mois. Mais nous avons choisi d'opérer une pause le temps de consolider et stabiliser notre organisation. La rapidité de notre croissance depuis la création nous place aujourd'hui en situation de devoir actualiser nos moyens de suivi de la gestion et, notamment, nos systèmes d'information.

Quelles actions d'innovation avez-vous mis en oeuvre ?

L'action la plus marquante est celle de la maison de retraite à domicile, M@do. Le concept résulte d'un mix à la fois de la formule de l'hospitalisation à domicile, des soins infirmiers à domicile, des services d'aide à domicile, et de tout type de prestation que l'on peut apporter aux personnes âgées. La Fondation s'est engagée dans un service de téléassistance il y a 13 ans, en Corrèze, qui s'est étendu à la Creuse et à la Haute Vienne, activité qui se distingue foncièrement de la télé-alarme par l'apport de services.

Notre plateforme est en proximité. Elle est située à Naves en Corrèze. Les chiffres sont parlants: sur 220 000 appels reçus en 2013, 900 seulement ont donné lieu à appel aux services de secours, et 450 seulement ont donné lieu à hospitalisation (pour 11000 abonnés à la plateforme). Nous avons un réel rôle d'assistance rapprochée.

Le concept de maison de retraite à domicile consiste à apporter à la personne, chez elle, exactement les mêmes services qu'elle recevrait si elle était en Ehpad. Un gestionnaire de cas coordonne les interventions des professionnels, par convention, à la carte, avec un adossement pour la couverture médicale par le service de gériatrie du CH de Tulle. Nous avons été autorisés par l'ARS Limousin en tant qu'établissement expérimental en 2013 pour trois ans, au terme desquels il y aura une évaluation. Le reste à charge de ce service est d'environ 850€ par mois.