RSE et développement durable sont une véritable porte d'entrée vers un management participatif et la création d'une multitude de micro-projets qui engendrent des gains économiques et surtout booste la motivation des salariés. Par contre coup, les résidents profitent de cette dynamique en participant ou en encourageant les changements opérés.
Le développement durable impacte la qualité de vie des EHPAD
La démonstration organisée par l'opération ADD'AGE, portée par la FNAQPA, qui a vu 13 EHPAD et 2 SSIAD s'engager dans une recherche-action de 26 mois, est probante. Plusieurs directeurs d'EHPAD ont témoigné au cours des Assises Générations Durables de l'impact d'une démarche qui passe plus par la mise en place de micro-projets plutôt que par de longs discours.
Le premier impact de la démarche est avant tout de montrer à tous les professionnels, directeurs comme salariés, qu'il est possible de faire bouger les pratiques vers plus de responsabilité et plus d'écologie, sans détériorer la qualité de vie des personnes âgées accueillies, bien au contraire.
D'autres impacts apparaissent comme l'amélioration du bien-être au travail de tous les salariés qui découvrent du sens à faire ce qu'ils font et trouvent une motivation supplémentaire dans la possibilité de proposer des initiatives citoyennes qui peuvent rencontrer l'adhésion de la direction, des collègues, des personnes hébergées et des familles.
Cette réinscription de l'EHPAD dans la cité a un impact fort sur l'image des établissements qui trouvent une légitimité nouvelle auprès des habitants dans leur ville, auprès des fournisseurs et de tous les parties prenantes dans la vie de l'EHPAD.
La fin du gaspillage alimentaire, la récupération des cartons, des stylos, le tri sélectif des objets devant aller dans les DASRI et d'autres devant aller dans les déchets ménagers, la création d'un compost, le changement des ampoules à incandescence par des leds, la mise en oeuvre de mesures pour limiter les consommations d'eau et d'énergie, l'amélioration du confort acoustique et lumineux, l'attention faite à la fourniture de produits alimentaires de proximité et de centaines de micro-projets ont permis de comprendre qu'un autre management était possible, plus participatif, et qu'il était plus productif de jouer collectif plutôt que de jouer solitaire.
Si l'évaluation des gains économiques reste à faire, il apparait cependant que la réduction du gaspillage alimentaire permet d'économiser environ 35000€ par an, que les accidents du travail ont diminué et que le turn over est passé de 20% à 6% en 2 ans. 75% des établissements ont pu développer des savoirs et des innovations ayant rencontré la satisfaction des personnes âgées (61% des cas).
Interview Didier Sapy, Directeur général Fnaqpa
Le social est au coeur du développement durable
"La RSE n'est pas une démarche qui doit être normée, elle est participative et doit être mise en oeuvre collectivement. On peut la prendre par les achats, l'énergie, le social, c'est pertinent. Dans notre secteur d'activité, le volet social du développement durable est très important. Ce serait probablement différent dans l'industrie. Dans notre secteur l'humain est au coeur de tout, vis-à-vis des personnes âgées ou des collaborateurs, cela vient en premier".