C'est au Gérontopôle de Toulouse que Brigitte Bourguignon, alors ministre déléguée à l'Autonomie, a présenté son plan d'action national pour lutter contre les chutes des personnes âgées d'ici 2024. L'objectif : une réduction de 20 % des décès comme des hospitalisations.
Le gouvernement veut réduire les chutes de 20 % d'ici 2024
Face à l'impact et l'enjeu de santé publique que représente chaque année le nombre de chutes de personnes âgées (12 000 décès, 2 millions de chutes chez les plus de 65 ans) et dont l'importance ne peut qu'augmenter avec la transition démographique, Brigitte Bourguignon, alors ministre déléguée à l'Autonomie, et ses partenaires (CNSA, ARS, départements) ont lancé en février 2022[1] le premier plan triennal antichutes. Le gouvernement s'inscrivait déjà dans la continuité des recommandations émises dans le rapport de la Cour des comptes de novembre 2021.
Cinq axes prioritaires sont alors définis pour un plan de prévention national global.
Axe 1 : Repérer les risques de chute et alerter
Plusieurs actions de sensibilisation seront menées auprès des professionnels de santé et des personnes âgées, de leurs aidants, des élus et de la société civile. Elles passeront par la diffusion, à tous les acteurs des politiques de l'autonomie, de fiches pratiques sur les profils types de chuteurs et les cinq signes « avant-chuteurs », et d'outils de repérage des fragilités.
Axe 2 : Aménager son logement pour éviter les risques de chute
Pour permettre aux personnes âgées de bien vieillir chez elles, il est nécessaire d'adapter leur logement à leur possible perte d'autonomie. Les dispositifs de repérage des risques du logement, en particulier par des équipes mobiles au domicile, ainsi que des aides techniques phares dans l'aménagement du logement seront ainsi développés. Les personnes âgées pourront obtenir une aide financière et technique personnalisée dans ces démarches en s'adressant au futur guichet unique, « Ma Prime Adapt' », décidé par le Premier ministre.
Axe 3 : Des aides techniques à la mobilité pour tous
Afin de favoriser, le plus longtemps possible, la mobilité des plus de 65 ans, un accompagnement au bon usage d'aides techniques à la mobilité leur sera notamment proposé. Pour éviter les risques de rechute, les personnes bénéficieront de modules spécifiques de rééducation post-hospitalisation.
Axe 4 : L'activité physique, meilleure arme antichute
Brigitte Bourguignon, en lien avec le ministère chargé des Sports, souhaite également renforcer le recours à l'activité physique adaptée, en développant l'offre disponible. Les personnes de plus de 65 ans seront ainsi orientées vers des programmes adaptés. Un « panier de soins » prévention des chutes sera expérimenté dès cette année, avec l'intervention coordonnée de trois professionnels : un intervenant en activité physique adaptée, un diététicien et un ergothérapeute.
Axe 5 : La téléassistance pour tous
L'accès aux services de téléassistance sera favorisé en réduisant le reste à charge pour les utilisateurs. Une étude sera engagée pour établir l'état des lieux et les perspectives de la téléassistance au regard de la prévention des chutes des personnes âgées et, en lien avec les Gérontopôles, la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA) construira un centre de preuves qui devrait mettre en lumière les aides techniques les plus efficaces.
Dès le mois de février 2022, les agences régionales de santé (ARS) ont été invitées à décliner le plan dans chaque région, en lien avec les conseils départementaux et les acteurs de la prévention de la perte d'autonomie, en nourrissant leurs actions d'objectifs chiffrés. Reste à savoir comment ces actions seront financées, tout ne pouvant reposer sur l'initiative et l'engagement individuels. On constate toutefois que nombre d'outils à disposition sont fléchés en silos. Une mutualisation permettrait sûrement de mobiliser des financements de manière transversale.