En matière de changement de trajectoire, Philippe Souilhac ne fait pas les choses à moitié. Après 25 ans dans le secteur de la moto, ce responsable de magasin met le cap sur un nouveau paysage : la gérontologie. Le point de départ serait-il ce licenciement économique en 2008 ? Oui et non. " Cela faisait un moment que je voulais faire quelque chose d'utile pour les personnes fragilisées, confie ce Cahurcien (Cahors). A côté de cela, la vente de moto paraît vraiment futile... J'ai donc fait un bilan de compétences puis un stage découverte dans un EHPAD. Là, j'ai vu des résidents prostrés avec qui la communication était impossible. Cela a été une révélation : je devais travailler dans ce domaine ! " L'homme intègre alors un SAD dans l'idée de se concentrer sur des personnes ayant des problèmes relationnels, sur les cas d'incompatibilité entre l'intervenant et la personne âgée. Son approche, intuitive et empathique, donne de bons résultats. " Il faut se faire accepter d'abord, apprécier ensuite, souligne Philippe Souilhac. L'écoute est primordiale, l'humour utile aussi. Quand les personnes confient leurs craintes, leurs attentes, on peut avancer, optimiser ce qui peut être conservé, apporter un début d'équilibre. Pour un temps... "

En attendant de suivre une formation d'AMP, Philippe cherche. Il explore la Validation de Naomi Feil, lit le Crépuscule de la raison de Jean Maisondieu,... et met en pratique. Actuellement, il intervient en Unité Protégée avec de bons résultats. " Je suis jalouse de vous " lui a dit la fille d'une patiente. " C'est plus facile pour moi, remarque-t-il. Faire le deuil de la personne qu'on a connue est long... " Le motard a déjà compris beaucoup de choses aussi les demandes affluent. " Je ne travaille qu'à deux-tiers temps, je veux garder du temps pour réfléchir" insiste Philippe. Le salaire ? Rien à voir avec avant on s'en doute. Heureusement l'homme a une épouse qui travaille et le soutient dans sa reconversion. A elle aussi, les familles peuvent dire merci.