Les résidents en EHPAD sont de plus en plus dépendants, la problématique Alzheimer de plus en plus présente (risques de chutes...). Dans ce contexte, les lits médicalisés évoluent pour s'adapter à une prise en charge plus lourde. Et l'équipement vient aujourd'hui en appui pour soulager les équipes soignantes (toilettes au lit, transfert...). Géroscopie fait le point sur les innovations avec des fabricants.
Le lit médicalisé, un facilitateur de soins au quotidien
Quelles sont les attentes formulées par les directeurs d'EHPAD ?
"On a vu apparaître depuis quelques années une vraie recherche esthétique dans l'équipement des établissements. La chambre est enfin considérée comme un habitat et ne doit plus être dénaturée par un lit qui laisserait apparaître sa technicité. Mais l'esthétique ne fait pas tout, le lit doit être un bon compromis mixant prix/qualité/performance. Les directeurs veulent du matériel solide et facile à utiliser par le personnel, qui soit une aide réelle au quotidien tant pour le personnel que pour le résident", explique Christel Givelet, responsable marketing France chez Wissner-Bosserhoff.
"Les attentes sont aujourd'hui plus fortes pour les résidents, les soignants et les techniciens de maintenance, les trois catégories de personnes qui gravitent autour du lit. Le lit médicalisé est devenu un facilitateur de soins au quotidien", ajoute Vincent Boudaud, Responsable Marketing produits et Services, Winncare.
Quelles sont les innovations pour le confort des résidents ?
Le lit médicalisé participe à la prévention des escarres sur des résidents qui peuvent rester allongés de plus en plus longtemps : la double translation permet plusieurs positions dans le lit pour éviter l'immobilisme. Cette option peut être renforcée par l'utilisation de matelas à air.
Les télécommandes à pré-sélection des fonctions permettent d'éviter une utilisation intempestive des fonctions notamment par les résidents atteints de troubles cognitifs.
"La position fauteuil en une seule action permet de donner le petit-déjeuner au lit dans une position très confortable. En une seule action, on les assoie réellement dans le lit - position intermédiaire avant le lever", explique Christel Givelet.
"On développe trois largeurs différentes (90, 100, ou 120 cm) sur notre gamme de lits Aeris. Certaines études techniques ont démontré qu'une plus grande largeur de lit améliore la qualité du sommeil et augmente de 15 % le temps de sommeil réparateur", précise Vincent Boudaud. "La problématique de l'obésité va être croissante en EHPAD comme elle l'est dans le reste de la société. C'est pour cela que nous développons un lit de 120 cm de largeur avec une résistance de 270 kilos", ajoute-t-il.
"Le lit Ultrabas Alzheimer rencontre un succès énorme car il répond à un fort besoin en EHPAD pour éviter les chutes nocturnes des résidents souffrant de troubles cognitifs", explique Jean-David Russier, responsable commercial Nord/Ouest DLM Créations. "La plupart des lits descendent jusqu'au 24 cm du sol mais celui-ci descend jusqu'à 9 cm du sol ce qui permet au résident de rouler au lieu de tomber. Les soignants ont ensuite la possibilité de monter le lit jusqu'à une hauteur de 80 cm - une hauteur optimale qui facilite les soins". Cette position à 9 cm du sol est utilisée pour garantir la sécurité des résidents la nuit et après avis du médecin coordonnateur.
Le lit Ultrabas Alzheimer ne fait pas l'unanimité chez les fabricants."On fait une course au lit qui descend le plus bas : à vouloir être trop bas, on génère plus de risques que de bénéfices (contention cachée : le résident n'a plus le tonus musculaire pour se lever et risque de chuter)", considère Christel Givelet.
Quelles innovations technologiques pour faciliter le travail des soignants ?
Les contraintes des équipes soignantes sont de plus en plus prises en considération dans le développement des options des lits médicalisés. "Les lits d'hébergement sont montés en gamme et certaines fonctionnalités, comme la proclive / déclive considérée comme un luxe il y a encore 10 ans est devenue un basique aujourd'hui. La lutte contre les troubles musculo-squeletiques (TMS) est l'une des problématiques sur laquelle de grands progrès sont faits. Ainsi, la latéralisation permet la mobilisation du résident dans le lit en diminuant très fortement les efforts à fournir par le personnel soignant. La déclive permet de remonter un résident qui aurait glissé au pied du lit sans avoir à " tirer " dessus. Ce qui est moins douloureux pour le résident et moins physique pour le personnel", détaille Christel Givelet (Wissner-Bosserhoff).
"On supprime désormais la base du lit pour permettre l'utilisation de lève-patient et faciliter également le nettoyage sous le lit pour le personnel d'entretien", précise Vincent Boudaud (Winncare).
Equipe soignante, personnel de maintenance et personnel d'entretien : les lits médicalisés sont désormais pensés et conçus pour répondre aux impératifs de l'ensemble des professionnels en EHPAD.