On voit depuis des semaines monter la grogne des EHPAD. Soignants épuisés, manque de personnels, structures à flux tendus, salaires insuffisants... Certes le constat n'est pas brillant.

On observe dans le même temps l'application de normes et de réglementations toujours plus exigeantes, plus lourdes à mettre en oeuvre pour des directeurs, parfois il faut le reconnaître, un peu dépassés par cette surcharge administrative qui pourrait leur faire oublier leur raison d'être.

Pourquoi devient-on directeur d'EHPAD ? Qu'est-ce qui guide ce choix ? Quelle est la vraie mission d'un établissement ? Quelle société voulons-nous bâtir ?...

Loin de toutes formalités, n'est-ce pas d'accompagner les vieilles personnes jusqu'au bout. Écouter, se rendre disponible, avec humanité et tendresse, pour soulager leurs pertes d'autonomie, leur solitude, et leurs angoisses de disparition...

Pourtant jamais, ou si rarement, ne sont évoquées ces problématiques. Comment l'établissement peut-il répondre à des demandes aussi individuelles que singulières parfois ? A l'image de chaque vie, de chaque existence.

C'est pourtant la seule question qui mérite d'être vraiment posée, la seule question qui fait réellement sens, justifiant la mission intrinsèque des EHPAD. Espérons que chacun ose enfin, et pourquoi pas dans le cadre des débats de bioéthique ouverts depuis la mi janvier, s'asseoir autour de la table, débattre et éloigner ce malaise qui prévaut lorsqu'on tente d'aborder ces questions.

Car accompagner la mort, n'est-ce pas simplement donner du sens à la vie ?