La nutrition des Français est devenu un enjeu de santé publique. Pour preuve, le lancement par Marisol Touraine d'une expérimentation pour tester des systèmes graphiques devant permettre d'améliorer l'information nutritionnelle sur les produits (nutri-score/Sens/nutri Repère et trafic Lights). Pourtant les scientifiques ont depuis longtemps sonné l'alarme...
Le menu est plus important que chaque plat pris séparément
Les recherches en nutrition ont ces derniers mois réévalué le rôle du microbiote intestinal et du tube digestif à qui ont attribue aujourd'hui le rôle de «cerveau intestinal». C'est dire l'importance d'une nutrition équilibrée et d'une alimentation saine aussi bien pour les jeunes que pour la population âgée.
On attribue d'ailleurs de plus en plus à la nutrition la capacité à lutter contre le développement des maladies chroniques. Anthony Fardet chercheur à l'INRA qui met en avant une approche en «nutrition préventive» souligne «que si l'espérance de vie théorique augmente chaque année, celle en bonne santé tend à diminuer, générant une durée de vie en mauvaise santé de plus en plus longue. De plus, notre alimentation est peu durable sur les plans environnemental, santé, socio-économique et socio-culturel.»
Partant de ce constat, il entend créer les bases d'une nouvelle nutrition plus éthique en modifiant la classification des aliments, en étudiant leur potentiel santé et l'impact des traitement technologiques sur leur valeur santé. Vaste thème de recherche !
Une partie de son travail consiste aussi à rechercher les associations entre alimentation et risques de maladies chroniques. 30% des Cancers sont directement liés à l'alimentation actuelle, ainsi que le diabète et l'obésité. D'où un coût monstrueux pour la sécurité sociale (2/3 des dépenses de santé) ! Il cite le fait qu'en 2014 50% des français sont en surpoids et que 36% des décès enregistrés chaque année sont liés une mauvaise alimentation (dont 24% à cause des maladies cardio-vasculaires, 10% des cancers, 2,2% du diabète).
Plus grave, les français en 2015 (INSEE) ont perdu 1 an d'espérance de vie en bonne santé...
Règle d'or de la nutrition
Il peut être utile de retenir la leçon d'Antony Fardet : la règle d'or c'est 80% de produits végétaux, 20% de produits animaux, et favoriser la diversité des apports (fruits de couleurs différentes, viande rouge-blanche-poisson, alternance fromage-yaourt-dessert lacté, etc), et favoriser les produits peu transformés (et dans les produits transformés choisir les moins transformés). Enfin le menu journalier vaut plus que chaque plat étudié séparément. En plus, pour les personnes âgées, il faut surveiller l'apport protéique.
Nos aînés doivent pouvoir vieillir en bonne santé !