Les fondateurs de l'Agence des médecines complémentaires et alternatives (A-MCA) ont présenté le 23 juin le troisième opus[1] de leur collection : « Les 20 grandes questions pour comprendre les art-thérapies ». L'occasion d'approfondir avec des experts cet accompagnement déployé dans les structures médico-sociales.
Le nouvel ouvrage de l'A-MCA propose un focus sur les art-thérapies
Avec le troisième ouvrage de sa collection, réalisé avec le concours du Pr Jean-Pierre Klein, psychiatre, directeur de l'Institut national d'expression, de création, d'art et transformation (Inecat), l'A-MCA a fait le choix de s'intéresser à une pratique plus consensuelle que l'homéopathie et plus clairement identifiée dans ses méthodes que la sophrologie ; sujets traités dans ses deux précédents ouvrages. Les art-thérapies regroupent différentes disciplines, dont la musicothérapie, la dramathérapie, la thérapie par l'écriture ou encore la peinture. Elles s'inscrivent dans la dynamique de la santé intégrative, du soin relationnel et des approches du care. « Elles ne suscitent pas, il est vrai, de controverse trop importante », assure Véronique Suissa, directrice générale de l'A-MCA. Elles font relativement consensus et s'adaptent à un public large (enfants, personnes âgées, patients atteints de maladies chroniques, etc.). L'art-thérapie est d'ailleurs utilisée dans les Ehpad, les centres de lutte contre les addictions, en soins de support dans le domaine de l'oncologie ou encore dans les services de psychiatrie.
Susciter questionnements et débats
Comme à leur habitude, les trois fondateurs de l'A-MCA ne cherchent pas, au travers de ce livre, à prendre position sur l'efficacité de la discipline ou à juger les croyances des citoyens, des patients ou des praticiens. Ainsi, dans la première partie, « Comprendre », ils cherchent à définir et expliquer l'art-thérapie, son origine et celle des thérapeutes, puis proposent un focus sur différentes manières de l'exercer et sur la formation des art-thérapeutes.
Dans la seconde partie, ils ouvrent le débat, proposant des regards croisés, et singuliers, sur la place des art-thérapies dans le soin, grâce à l'intervention d'acteurs de terrain : art-thérapeutes, médecins, soignants, dirigeants. Les auteurs y interrogent et reconnaissent l'utilité de cet accompagnement pour les bénéficiaires âgés. Richard Michel, directeur dans le secteur sanitaire et médico-social, en vante largement les mérites : « La terre glaise peut se substituer avantageusement à un surcroît d'antidépresseurs ; un tatouage régénérer un corps altéré ; la danse contribuer à la réduction des prescriptions de contention et seconder - avec profit - des ateliers de prévention des chutes, etc. », rappelle-t-il. Il soutient qu'aujourd'hui, en établissement médico-social, l'art-thérapie est devenue « incontournable, si l'on souhaite faire du soin une fonction en partage, ouverte à une pluralité de savoirs et de pratiques, au meilleur bénéfice de tous ». Une discipline également défendue par le Dr Marc Cohen, gériatre, directeur du pôle santé de l'OSE, notamment pour les personnes âgées ayant des troubles cognitifs. « Ce mouvement psychique qui permet le déplacement du patient dans un univers qu'il apprend à reconnaître est très rassurant pour lui, et contribue à restaurer la conscience d'être sujet, ce qui est exactement ce que nous, gériatres, recherchons à obtenir, et ce que l'art-thérapie réussit merveilleusement. »