Daniel Cassé, nouveau président de la CNDEPAH, se revendique comme un pur produit de la formation professionnelle. En effet, ses 35 ans d'expérience hospitalière ne se résument pas facilement tant son parcours reflète des choix parfois opportunistes.
Le relationnel, fil conducteur de toute ma carrière
" J'ai gravi les échelons un par un en commençant par un grade qui n'existe plus aujourd'hui celui d'agent des services intérieurs de la fonction publique hospitalière, un équivalent des ASH mais dans les services généraux ".
Avec son CAP d'aide comptable, il a occupé un poste d'agent administratif puis il suivi la formation d'infirmier. Son premier poste a été en gériatrie...
"comme tous les jeunes infirmiers je visais plutôt un service dit actif où il y a beaucoup de technique : réa, bloc opératoire, etc. Mais j'aimais bien aussi les relations avec les personnes âgées. Déjà dans mon emploi administratif j'étais amené à interroger des patients qui étaient entrés la veille et pour lesquels nous n'avions pas obtenu d'information. C'est là que j'ai découvert la relation au malade. Le relationnel est le fil conducteur de toute ma carrière".
En 1990 il a été recruté comme infirmier sur un bloc opératoire poste qu'il a occupé pendant une vingtaine d'années.
Dans le même temps il n'a cessé d'exercer une activité syndicale qui lui a permis de rencontrer de nombreux chefs d'établissements. Puis il a eu l'opportunité de préparer un master d'ingénierie de la formation.
"J'ai acquis de nouvelles compétences en gérant un organisme de formation puisque les formations étaient principalement orientées sur les statuts de la fonction publique et s'adressaient aux salariés. Puis j'ai préparé l'EHESP et j'ai été admis au cycle D3S. En fin d'études, j'ai effectué mon stage de professionnalisation dans un hôpital local de Charente Maritime. Je me suis implanté dans la région et aujourd'hui je gère un Ehpad public autonome de 79 lits, 50 salariés et de 3 M€ de chiffre d'affaires. Je voulais être chef d'établissement, près du terrain, avoir des contacts avec les familles et ne pas être dans la gestion pure et dure."
"Le plus difficile pour un infirmier d'hôpital c'est de passer de l'autre côté et de se dire que l'EHPAD est un lieu de vie, pas un lieu de soins. Au sein de la CNDEPAH, c'est quelque chose que nous revendiquons. Nous voulons maintenir les gens dans un lieu de vie le plus longtemps possible et les accompagner le mieux possible jusqu'au bout..." Notre crainte, avec les GHT qui peuvent intégrer le médico-social, c'est d'être trop sanitaire. Les EHPAD effectuent aussi des soins mais sont avant tout des lieux de vie.
La CNDEPAH est une représentation des organisations syndicales. Les personnes qui y siègent sont directeurs de structures de personnes âgées ou handicapées et les désignations sont faites par les organisations syndicales au regard des derniers résultats aux élections professionnelles des directeurs d'établissement social et médico-social (D3S). Notre but : parler d'une seule voix, de porter la vision des directeurs de terrain auprès des institutionnels. Il nous semble que dans le contexte budgétaire actuel nous devons mutualiser nos compétences et moyens entre établissements publics médico-sociaux pour peser dans le paysage des GHT en construction afin de dégager du temps et des moyens pour de meilleures conditions de vie au profit du résident.
Nous avons tous à y gagner parce que cela éviterait aussi de multiplier les interlocuteurs. La conférence reste méconnue tant des collègues que des autorités tarifaires, à nous de travailler à faire connaitre nos travaux.