Le réseau gérontologique de l'Oise créé en 1988 par Evelyne Augier a fêté ses 10 ans lors d'un colloque intitulé " 10 ans de travail en réseau : quel bilan ? Quelles perspectives ? ".
Le réseau gérontologique de l'Oise fête ses 10 ans
Christian Boissel, président de l'association, a défendu l'originalité du réseau régies-95 qui est à la fois plurisectoriel, pluridisciplinaire et pluri-établissements, et dont l'axe de fonctionnement repose sur des groupes de travail respectant ce caractère ouvert interdisciplines.
Le colloque a accueilli plus de 200 participants, médecins, psychologues, directeurs d'EHPAD, aides-soignantes, animatrices, tous membres du réseau. 5 groupes de travail (alimentation et nutrition, bientraitance, personnes handicapées vieillissantes, soins palliatifs, éthique) ont exposé l'état de leurs travaux.
En fin de matinée Marc Bourquin, Directeur du pôle médico-social de l'ARS Ile-de-France, est intervenu sur le thème "réseau départemental et territoire de santé". Il a souligné que l'ARS a besoin que " dans tous les départements, les professionnels se regroupent au sein de réseaux, pour faire progresser réflexions et plans d'action, et pour nourrir les réflexions des pouvoirs publics. L'enjeu est de passer d'un secteur médico-social trop fragmenté à un fonctionnement en filières qui permette de supprimer les barrières institutionnelles ".
M. Métézeau, responsable du social et du médico-social au Conseil Général du Val-d'Oise a approuvé la démarche : " tout ce qui est mis en commun est bon à prendre. C'est justement au moment où nous avons des contraintes budgétaires fortes qu'il faut encourager la démarche en réseau ".
L'Ile-de-France voit une croissance massive des besoins. " Chaque année, pendant 20 ans, nous devrons prendre en charge 3 000 personnes âgées dépendantes supplémentaires, explique Marc Bourquin. C'est considérable car nous n'avons jamais pu créer 3 000 places supplémentaires chaque année, toutes offres confondues, pendant les années fastes ! Jamais nous n'aurons des moyens qui augmenteront dans les mêmes proportions... À cela s'ajoute une réduction de la démographie médicale et paramédicale ". Réduire le recours à l'hospitalisation passe selon lui par le recours à la technologie.
Concernant l'accueil de jour, " 4 à 5 places dans un EHPAD, ça ne marche pas ! Il faut faire des structures plus importantes avec du personnel spécialisé ".
Place des EHPAD dans le paysage sanitaire
Jean-Michel Caudron, de l'association Vieillir c'est vivre, a joué la provocation en indiquant que le système pousse à la médicalisation. Bernard Ennuyer, sociologue, enseignant chercheur à Paris Descartes, lui, a pris le point de vue des résidents : " où ai-je envie d'aller ? Est-ce que la réponse des EHPAD est adaptée ? Est-ce qu'on peut partir des citoyens (et non de leur famille) pour bâtir des solutions ? "
Alain Villez, conseiller technique à l'UNIOPSS, souligne qu'à peine 16 % des résidents sont là suite à une décision émanant d'eux-mêmes ". Les entrées se font toujours dans l'urgence, c'est-à-dire au sortir d'hospitalisations mal négociées. " Il faut des lieux de soins et ailleurs des lieux de vie qui ne soient pas hyperspécialisés ".
M. Obadia, président du HAARP, pense qu'il faut élargir la notion d'égalité des droits au handicap quel que soit l'âge.