L'Observatoire national de la Fin de Vie vient de publier un document dans la série "Analyses" (février 2014) qui souligne les risques du vieillissement massif de la population et des enjeux de société : solidarités locales, bénévolat, solitude, fin de vie en établissement, organisation du système de santé...
Le risque d'un "naufrage social"
Dans ses travaux réalisés en 2013, l'ONFV s'est intéressé à la fin de vie "ordinaire" et aux questions qu'elle pose. "Vieillir c'est d'abord ralentir, ou plus exactement décélérer". Le choc culturel avec le culte de "l'accélération" n'en est que plus grand.
"Cette analyse révèle que rien ne facilite le croisement et la rencontre des générations, aux temporalités tellement différentes. Si l'on ajoute à cela, une réalité contemporaine qui est celle de l'isolement croissant des personnes âgées (23% des personnes de plus de 75 ans présentent un isolement relationnel et 25% des résidents d'EHPAD meurent sans avoir été entourés par leurs proches), c'est donc plus d'un million de
personnes âgées qui sont seules et qui finissent leur vie seules".
Le sentiment d'inutilité ressenti par beaucoup de personnes âgées explique le nombre de personnes âgées dépressives, et de la fréquence des suicides. De même les personnes handicapées arrivent à un âge avancé mais la société n'a pas pensé à cette évolution d'où l'inadaptation de notre système de santé face à de nouveaux besoins.
"Nous devons sortir de cette période de dénégation de la réalité du vieillissement de notre société, et nous devons regarder cette réalité en face pour trouver les moyens de l'accompagner en faisant honneur à la démocratie dans laquelle nous vivons.
Les vieux ne sont pas qu'un enjeu économique, comme on peut le penser en lisant tous les documents afférents à la « Silver économie » : ils sont d'abord ceux qui sont porteurs du sens de l'existence que nous souhaitons mener dans notre société".