Le marathon politique a officiellement démarré. Sécurité, impôts, chômage, 35 heures... Tout y est. Mais les candidats aux primaires et bientôt à la présidentielle savent-ils qu'une loi d'adaptation de la société au vieillissement vient tout juste d'être votée, que des décrets d'application continuent de paraître chaque semaine, que le vieillissement de la population et le financement de la perte d'autonomie inquiètent les départements, dont certains se disent exsangues ?
Le Président de la République a pourtant prononcé un long discours le 6 octobre dernier dans le cadre de la Journée des Aidants sur la loi ASV et le ministère des Affaires sociales envisage de lancer au 1er janvier 2017 une campagne de communication pour revaloriser les métiers du grand âge.
Face aux enjeux du vieillissement, Nicolas Sarkozy propose dans son dernier ouvrage un désengagement public (la récupération sur succession risque de conduire les plus modestes à renoncer à toute aide pour préserver un maigre héritage familial). Marine Le Pen, quant à elle, a bien compris que les seniors représentaient une manne d'électeurs potentielle. Elle a donc lancé le 20 octobre un nouveau collectif et animé un colloque sur le thème " Bien vieillir, un enjeu majeur au XXIe siècle ".
Face à la mutation que connait notre société, les professionnels ont raison de s'interroger. Le CAE1 note une dépense publique en augmentation de +0,3 à +0,7 point de PIB d'ici 2040, compte tenu des projections démographiques et épidémiologiques. Comment dans ces conditions améliorer la qualité de service, offrir une couverture efficace et équitable du risque de dépendance et maîtriser les dépenses publiques ?
Peu de réponses apparaissent aujourd'hui dans les débats... Alors, chers candidats, si le silence est d'or, n'oubliez pas que les professionnels ont besoin de financement pour accompagner la perte d'autonomie et améliorer l'encadrement à domicile comme en établissement.
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