Le social est au coeur du développement durable
Comment définissez-vous le développement durable et la RSE ?
C'est subvenir à nos besoins actuels sans compromettre les besoins des générations futures. Mais c'est beaucoup plus large que cela. Le concept est un peu nébuleux pour tout le monde, au début. Quand on a réfléchi à cette démarche, avant le projet ADD'AGE, on pressentait que cela avait du sens dans notre secteur. J'avais envie de vérifier que c'était le cas. C'est pour cela que nous avons lancé le projet ADD'AGE. Aujourd'hui je suis convaincu et je comprends mieux ce que c'est et que cela donne du sens à notre activité. Les salariés ne comprennent pas forcément quand on leur parle de développement durable, pour autant ils comprennent très bien ce que l'on fait pour les personnes âgées ou pour eux. Quand on fait de la prévention du risque, du bien être au travail, de la GPEC, on fait de la RSE.
Y a t-il des actions prioritaires par rapport à d'autres ?
Non je ne peux pas prioriser, cela va dépendre de la structure, de l'organisation, du gestionnaire, de son environnement, de son contexte économique... Il n'y a pas de règle. Chacun peut s'approprier la démarche comme il veut. On peut prendre le développement durable par n'importe quel bout. Il y a plein de petits bouts... Un des pionniers m'a dit un jour que c'est comme une pelote de laine, on tire un fil et il vient plein de choses. Ce n'est pas une démarche qui doit être normée, elle est participative et doit être mise en oeuvre collectivement. On peut la prendre par les achats, l'énergie, le social, c'est pertinent. Dans notre secteur d'activité, le volet social est très important. Ce serait probablement différent dans l'industrie. Dans notre secteur l'humain est au coeur de tout, vis-à-vis des personnes âgées ou vis-à-vis des collaborateurs, cela vient en premier.
Même quand on prend l'angle environnemental, on s'aperçoit que le social ressort. Si on prend le gaspillage alimentaire, c'est un angle environnemental, pour autant le mode collectif et participatif de la démarche a eu un impact économique et aussi social parce qu'il y a eu des équipes impliquées, parce que les personnes âgées ont été associées (il s'agit de leur assiette). Tout est lié.
Certains projets ont-ils été plus difficiles à mettre en place ?
Le projet a duré 26 mois. Certains établissements ont changé de dirigeant et si le projet n'a pas été arrêté il y a eu une période de ralentissement. Cela fait partie des obstacles rencontrés. Il y avait aussi deux SSIAD: la démarche les interpelle mais les logiques sont un petit peu différentes. Il y a moins de structure sur les SSIAD, les salariés travaillent à domicile et il n'y a pas d'unité de lieu...