Une délibération du 9 juillet plaide pour une meilleure prise en charge de ce syndrome qui touche majoritairement les personnes âgées
Le syndrome de Diogène au menu du Conseil de Paris
Le Conseil de Paris a adopté le 9 juillet le projet de délibération du groupe Modem « pour une meilleure prise en charge du syndrome de Diogène ». Ce syndrome encore mal connu se manifeste par une accumulation compulsive, dans le domicile, d'objets, vêtements, détritus, denrées alimentaires... Marqué par un fort isolement social, il touche majoritairement les personnes âgées et se manifeste après un décès, un divorce, un passage à la retraite...
Le phénomène serait en augmentation à Paris, mais sa prévalence totalement sous-estimée faute d'études statistiques. Quelques chiffres, très partiels : en 2023, le Service technique de l'habitat de la Ville (qui reçoit les signalements de « désordres » dans un immeuble ou un logement) a recensé 133 situations d'incurie prises en charge, plus de la moitié des personnes présentant une maladie d'Alzheimer. La Brigade des sapeurs-pompiers de Paris (BSPP) a comptabilisé pour sa part 145 signalements spécifiques liés à un syndrome de Diogène, contre 107 en 2022.
Dans une ville à la population vieillissante et à l'habitat dense, et en dehors de la prise en charge individuelle des personnes atteintes, le phénomène pose des questions de sécurité (incendie) et salubrité publiques, a expliqué la présidente du groupe Modem, Maud Gatel, sur BFMTV.
Priorité est donc donnée à la détection des situations à risque. Un guide sera élaboré à destination des différents publics susceptibles de tenir le rôle de sentinelle, propriétaires, voisins, syndics, facteurs, aidants, porteurs de repas à domicile... : comment identifier les patients Diogène, quelles précautions prendre, quelle attitude avoir, quels gestes à ne surtout pas faire, qui contacter, etc.