Les Ehpad privés commerciaux appellent ainsi le Gouvernement à faire preuve d'honnêteté en publiant les rapports de contrôle.
Le Synerpa appelle à publier le bilan des contrôles
Jean-Christophe Amarantinis l'avait pointé dès son discours d'ouverture mais c'est Willy Siret, Directeur général de LNA Santé qui en a fait la démonstration lors de la table-ronde portant sur la réforme possible du secteur du Grand Age. « Il faut rendre obligatoire la publication des rapports de contrôle (...). Sortons des fantasmes [...] et objectivons la réalité qui est qu'il n'y a pas plus de sujet avec les Ehpad privés commerciaux qu'avec les autres » a-t-il expliqué.
Les Ehpad privés commerciaux appellent ainsi le Gouvernement à faire preuve d'honnêteté. « Nous réclamions en2022 des contrôles et de la transparence, il est temps d'en rendre compte », a demandé Jean-Christophe Amarantinis, vendredi 9 juin, devant Jean-Christophe Combe, ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées. « Nous croyons fermement que la publicité de ce bilan permettra de montrer aux français que nos prestations ne sont pas à l'image de ce que certains discours simplistes veulent laisser croire. Nous avons également accompagné la publication de certains décrets dont celui de la transparence financière, parfois il est vrai avec un certain pincement au coeur, un sentiment d'injustice, lorsque nous avions l'impression que tous les professionnels agissant à nos côtés subissaient une vindicte non méritée. » (...) « On s'est adapté et au-delà de ces mesures réglementaires et législatives, nous nous sommes engagés dans une démarche inédite de transparence et de responsabilité afin d'améliorer l'accompagnement parce que c'est notre principal souci, l'accompagnement des personnes âgées. »
Jean-Christophe Amarantinis a également rappelé au ministre le besoin d'engagement de l'État aux côtés du secteur privé, par un PLFSS 2024 qui prendra en compte l'accompagnement de sa nouvelle convention collective, des mesures pour favoriser le recrutement, la formation, l'attractivité des carrières, l'évolution des métiers... en supprimant les « rigidités » bloquantes et la « dilution de moyens dans des dispositifs » inadaptés.
Notre mission est de rétablir la confiance
Jean-Christophe Combe a rappelé que les réformes engagées s'inscrivent dans la continuité de la création de la 5e branche de sécurité sociale, et se composent de plusieurs briques. Des éléments législatifs qui s'inscrivent dans la loi, avec d'abord des mesures concrètes pour améliorer la vie des personnes et de leurs familles ; la création d'un service public territorial de l'autonomie, la création d'une carte professionnelle pour les aides à domicile...
Les mesures de financement dans le Plfss ensuite, et celles qui ne relèvent pas de la loi, mais seront présentées fin juin. « On doit sortir de cette question du vieillissement avec la seule approche médico-sociale et embarquer l'ensemble des pans de la vie de la cité. Je pense évidemment au logement, au transport, à l'urbanisme, mais aussi à la citoyenneté et au lien social. (...) La question de l'offre médico-sociale reste néanmoins centrale. » Après avoir redit son engagement auprès du domicile et des résidences seniors et assuré de la mobilisation de la Dgcs, la Cnsa et l'Anap pour accompagner les acteurs sur les territoires, le ministre a réaffirmé la place des Ehpad qui doit « évoluer vers davantage de médicalisation, d'ouverture vers l'extérieur et d'humanisation ». La confiance se rétablit peu à peu car nous avons fait ensemble ce qu'il fallait après l'affaire Orpéa, a t-il ajouté. Et sur le volet des actions concrètes, « nous renforçons le taux d'accompagnement en soignant et nous faisons évoluer le rôle du médecin coordonnateur en élargissant ses missions au suivi médical quotidien des résidents », précise t-il. « Nous finançons également l'installation de pôle d'activité et de soins adaptés dans chaque Ehpad. En ce qui concerne la question du modèle économique des Ehpad, là encore tout peut être mis sur la table, il n'y a pas de tabous. Ce sera le rôle du groupe de travail que j'ai installé le 15 mai dernier et qui regardera également la situation financière des places habilitées à l'aide sociale, la fusion des sections soins et dépendance, la généralisation du tarif global, les groupements territoriaux sociaux et médico-sociaux ou encore l'évolution de l'offre en Ehpad. (...) Ces travaux permettront de préparer les arbitrages du projet de loi de sécurité sociale pour 2024. (...) Ils prépareront également la voie à la traduction des préconisations du rapport de la député Pirès Beaune sur le reste à charge en Ehpad. Il faut qu'on arrive à assurer une offre qui soit accessible pour nos concitoyens, et peut-être regarder de façon plus concrète la réelle capacité financière des familles, des résidents dans notre pays. Nous devons enfin avancer plus rapidement sur la question des recrutements et donc du taux d'encadrement. »
Le ministre annonce également travailler sur un plan métier, un plan d'absorption des faisant fonction d'aide-soignant pour mieux définir les missions confiées aux professionnels, développer les habitats intermédiaires... la rentabilité financière devant être au service de l'humain, salariés et résidents.
Jean-Christophe Combe n'a pas oublié de rappeler les mesures de moralisation, en soulignant son soutien au secteur commercial « dès lors que l'humain, le soin et le lien sont nos premières préoccupations » (...) « Nous devons apporter aux Français la preuve que nous avons pris la mesure de leur défiance et que nos réponses sont à la hauteur. La fracture est profonde et personne ne la résoudra seul. »