Première confédération du parcours de vie de la personne âgée, le Synerpa s'alarme des insuffisances du PLFSS 2025 pour le secteur.
Le Synerpa appelle à un sursaut collectif pour financer l'accompagnement du grand âge
C'est lors d'une conférence de presse matinale, alors même que le PLFSS est examiné en commission des affaires sociales à l'Assemblée nationale, que le Synerpa, par la voix de son président Jean-Christophe Amarantinis, dresse un état des lieux peu réjouissant de la situation économique et sociale du secteur du grand âge.
« Manquant d'ambition et de vision, ce texte ne répond ni aux défis actuels ni à l'urgence démographique qui attend notre pays d'ici 2030 », entame Jean-Christophe Amarantinis. « Les dernières semaines ont confirmé le sentiment grandissant que le grand âge n'était pas la priorité du gouvernement. Absents du discours de politique générale, les enjeux du secteur sont trop faiblement traités par le PLFSS 2025. Sans consultation des fédérations en amont, le texte démontre un manque de considération du secteur qui pourtant traverse une période de précarité économique et sociale majeure. L'examen débuté ce lundi doit permettre au gouvernement de proposer un projet plus ambitieux et en phase avec l'urgence démographique. »
Après avoir largement rappelé le contexte économique difficile et la crise sociale, traversés par les hébergements collectifs comme le domicile (manque d'attractivité, pénibilité des métiers, inflation galopante et dotations insuffisantes pour couvrir les besoins, tarifs de l'aide à domicile bien en deçà des coûts réels -23,50 euros contre 32 euros demandés en tarif horaire...), le synerpa rappelle les attentes du secteur :
- Une loi pluriannuelle avec une visibilité sur 5 ans pour permettre aux structures de planifier les dépenses
- La publication des rapports de contrôle et une communication vers le grand public sur les métiers du grand âge pour continuer de rétablir la confiance
- Des actions de formation dont la VAE qui reste embolisée par le manque de jurys. Le synerpa propose d'y intégrer des directeurs bénévoles.
- La délivrance d'autorisations multiservices pour décloisonner les secteurs sanitaires et médico-sociaux et stopper l'action en silo.
- Et bien sûr,des moyens financiers supplémentaires pour rendre ces métiers attractifs.
Concernant ses propositions, soumises au Sénat, le Synerpa rappelle son souhait de :
- Favoriser le passage au tarif global pour médicaliser davantage les Ehpad (et permettre à l'Assurance maladie d'économiser 550 millions d'euros en journées d'hospitalisation)
- Améliorer les conditions de travail en intégrant de nouveaux professionnels au forfait soins (psychologue, secrétaires...).
- Généraliser les astreintes d'infirmières de nuit dans les Ehpad et les pasa de nuit pour éviter le hospitalisations et réduire les conduites à risque
- A domicile, revaloriser les tarifs plancher, harmoniser la tarification et le financement sur tout le territoire, et faciliter le déploiement des services autonomie à domicile qui ne peuvent aujourd'hui fonctionner normalement à cause de freins juridiques.
Le Synerpa appelle enfin les pouvoirs publics à prendre la pleine mesure de l'urgence nationale que représente le grand âge.