Christian Junik, président de la Fédésap (Fédération Française des Services à la Personne et de Proximité), qui vient de signer une convention de partenariat avec le Synerpa, le 5 juin 2014, explique les raisons de ce rapprochement.
Le Synerpa et la Fédésap signent une convention de partenariat
Quels bénéfices attendez-vous de la signature de cette convention avec le Synerpa ?
Nos deux fédérations vont mettre en commun leurs forces pour faire avancer la bonne parole autour de trois axes : rendre optimaux les services que nous rendons aux personnes âgées, que ce soit au domicile, en Ehpad ou en résidence services. Mettre ensemble nos forces de persuasion, nos idées, nos expériences pour faire en sorte que le premier bénéficiaire soient les personnes âgées. Enfin, mieux comprendre cette filière afin mailler ces activités pour faire en sorte d'avoir un parcours continu, sans interruption, à la fois pour les personnes âgées et pour nos salariés.
Nos salariés ont aujourd'hui besoin d'évoluer, d'être entourés, encadrés - ce qu'ils trouvent en Ehpad - et de retourner au domicile des personnes âgées où ils se retrouvent très seuls, en complète autonomie.
Professionnaliser nécessite la mise en place de diplômes. Quelles sont vos orientations ?
Nous avons décidé au niveau de la Branche des entreprises de SAP de limiter volontairement la prise en charge d'un certain nombre de diplômes. Nous avons retenu les diplômes indispensables à la profession, et entrant dans le cadre des périodes et contrats de professionnalisation. Avant cela il n'y avait peu ou pas de professionnalisation.
Pour ce qui est de la professionnalisation de l'encadrement et de nos chefs d'entreprise, nous avons créé avec HEC un parcours de professionnalisation, le Cycle HEC « Dirigeants SAP ». Nous en sommes à la 4ème promotion et elle rencontre un très gros succès; ce qui tire vers le haut les chefs d'entreprise.
Certaines personnes commencent-elles cette activité sans formation ?
Certains viennent de la direction d'associations ou sont d'anciens chefs d'entreprises dans d'autres activités. Globalement nous avons une population très hétérogène avec comme seule ambition celle de servir les clients. Nos entreprises sont agréées et la réglementation impose d'avoir du personnel qualifié diplômé pour pouvoir être agréé. Cela veut dire que pour un chef d'entreprise qui voudrait se lancer dans cette activité, il lui faudrait obtenir un agrément. Il est nécessaire pour lui soit d'avoir un diplôme dans la profession soit de s'adjoindre les services de quelqu'un qui a ce diplôme.
Beaucoup d'entreprises de services à la personne sont-elles en difficulté ?
Aujourd'hui 20 à 30% d'entreprises ou d'associations sont en difficulté. Mais le marché se structure et devient mature. Au delà des problématiques de crise, la structuration d'un marché passe par des regroupements et la qualité des services. Aujourd'hui beaucoup de structures sont certifiées (Afnor NF Services, Qualisap ou Qualicert) mais peu ont un service commercial alors que c'est le propre de toute entreprise.
Le fait que les groupes d'Ehpad investissent dans les SAP est-il positif ?
C'est une force parce que ces groupes ont de l'expérience, avec des services centraux très bien organisés. Ils prennent le relais des assurances, des banques, des fonds de pension qui avaient investi le secteur pensant qu'il y avait un eldorado, sauf que les rentabilités sont très faibles...