Le vêtement montre notre histoire, il cache un corps et des angoisses. Alba Moscato, psychologue clinicienne, nous en dit plus
Le vêtement et ses fonctions cachées
Où est ma robe ? Vous avez perdu mon gilet bleu ! Ces phrases, les équipes des EHPAD les entendent souvent. La plainte hypocondriaque de nos aînés prend tout son sens pour lutter contre le règne de l'oubli et de l'anonymat qu'induit l'institutionnalisation. Elle permet au sujet d'exister, de s'affirmer encore par ce biais de la revendication narcissique qui l'anime. Il s'agit là de maintenir tant bien que mal une identité menacée par l'angoisse de la mort.
Notre identité ressemble à un édifice érigé, maintenu et inséré dans notre appareil psychique (siège de l'élaboration, des représentations,...). Cette construction identitaire que nous avons échafaudée nous appartient par sa singularité et lors des périodes de notre vie peut être bousculée voir déséquilibrée. Le vieillissement et son cortège de vicissitudes est une de ces périodes où le vêtement présent, presque immuable devient un mode de consolation face aux pertes narcissiques de l'instant. Il prend place symboliquement tel un objet transitionnel, un " doudou " qui nous rassure. Pour nous, professionnels, comment comprendre la fonctionnalité de ce vêtement ?
La fonction de représentation de soi
Le vêtement permet de porter les empreintes de notre vie à la vue de...