Quatre gériatres demandent, dans un article scientifique de la revue GPNV, une politique « volontariste » de vaccination contre le zona à l'aide du nouveau vaccin recombinant recommandé par la HAS.

Le zona : une maladie « à prévention vaccinale »
Depuis le 14 décembre 2024, le vaccin Shingrix® du laboratoire GSK est remboursé par l'assurance maladie à hauteur de 65 % pour les 65 ans et plus.
Dans un article de la revue Gériatrie et Psychologie Neuropsychiatrie du Vieillissement (GPNV) au titre explicite « Le zona, une maladie à prévention vaccinale : il est temps de s'en rendre compte », quatre gériatres, le Pr Gaetan Gavazzi, le Dr Sabine Drevet, le Pr Gilles Berrut et le Dr Laure Allan-Pattoglia, font un point sur cette maladie virale qui toucherait entre 250 et 300 000 personnes par an. Plus de 70 % des zonas surviennent après 50 ans, et 40 % après 70 ans, avec un risque de douleur post-zostérienne (DPZ) de type neuropathique, complication la plus connue. Le zona et la DPZ se traduisent par un nombre d'hospitalisations estimé à 5 pour 100 000 habitants adultes, avec des taux respectifs de 8 à 14 fois plus élevés chez les plus de 65 ans. Les auteurs font un retour en arrière d'un peu plus de 10 ans, à l'arrivée en France du premier vaccin contre le zona. Le vaccin de type vivant atténué (Zostavax, ndlr) a été recommandé entre 2013 et 2024 par le Haut conseil de la santé publique (HSCP) pour les 65-74 ans puis 79 ans. Mais « en l'absence de campagne d'implémentation, les couvertures vaccinales sont restées inférieures à 1% », constatent-ils. Un constat d'échec, donc. Entretemps, expliquent-ils aussi, des équipes ont travaillé sur un vaccin recombinant dont des essais randomisés ont démontré l'efficacité. La Haute autorité de santé s'est prononcée en faveur de ce vaccin recombinant (Shingrix) en mars 2024 et a recommandé la vaccination des personnes immunodéprimées de 18 ans et plus ainsi que celle de tous les adultes de 65 ans et plus. « Au regard de l'échec de l'implémentation du vaccin précédent et des attendus potentiels de ce vaccin, il est urgent de préparer une politique vaccinale volontariste tournée en particulier vers les médecins, pharmaciens, infirmières de soins primaires, responsables communautaires de la prévention vaccinale associant les autorités de surveillance », concluent Gaetan Gavazzi, Sabine Drevet, Gilles Berrut et Laure Allan-Pattoglia.
Post-scriptum- Une campagne télévisée a été lancée à grande échelle par le laboratoire GSK sur le zona (pas directement sur le vaccin, précisons-le). Mais il s'agit de santé publique, alors qu'attendent les pouvoirs publics ?