Le « zonage infirmier », introduit depuis 2012, a permis d'améliorer la répartition territoriale des infirmières libérales selon une étude de l'Irdes.
Le zonage a atténué les déserts infirmiers
Au nombre de 135 027, soit en moyenne 200 pour 100 000 habitants, les infirmières libérales sont de véritables piliers des soins de premier recours aux côtés des médecins notamment du fait de leurs missions de prise en charge de la dépendance et de suivi des maladies chroniques.
Mais en dépit d'une forte progression de leurs effectifs, elles restent inégalement réparties sur le territoire. Afin de réduire les disparités de ces professionnelles, les pouvoirs publics ont mis en place en 2012 un « zonage infirmier » sur l'ensemble du territoire avec des mesures restrictives à l'installation dans les zones mieux dotées et incitatives dans les zones déficitaires - une nouvelle cartographie ayant été adoptée en 2019.
Dix ans après, l'Institut de recherche et documentation en économie de la santé (Irdes) a voulu estimer les effets de la mise en oeuvre de ce zonage infirmier, et des dispositifs associés, sur la répartition territoriale et l'activité des infirmières libérales. À partir d'une analyse de l'évolution d'indicateurs d'offre de soins et de l'estimation de l'impact de ces mesures, les résultats de son étude montrent un effet positif. Mais, côté déserts infirmiers, l'Irdes note la nécessité d'y adjoindre des mesures complémentaires, plus axées sur les conditions de vie et d'exercice, voire la sélection des étudiants selon leur origine socio-géographique pour attirer les infirmières libérales dans les territoires les moins bien dotés.
Questions d'économie de la santé n°270 - Juillet-août 2022