Les biais cognitifs, ces petits raccourcis pris par notre cerveau, influencent la manière dont nous traitons les informations, apprenons et prenons des décisions. En formation, ils peuvent limiter l'efficacité de l'apprentissage en faussant le jugement et la compréhension des apprenants.
Les biais cognitifs en formation : 3 exemples à connaître
Trois biais courants peuvent se glisser dans les sessions de formation mais il est possible de les contourner pour garantir une expérience d'apprentissage enrichissante.
1. L'effet d'ancrage : la première impression compte
L'effet d'ancrage nous pousse à nous baser sur la première information reçue comme point de référence, même si elle est inexacte. Par la suite, toutes les nouvelles informations sont inconsciemment influencées par cet ancrage initial.
Exemple : Lors d'une formation sur la nutrition des personnes âgées, un soignant apprend que tous les résidents devraient consommer des repas riches en calories pour éviter la dénutrition. Cette information, bien qu'importante, peut devenir un « ancrage » qui l'amène à privilégier systématiquement cet objectif, même pour des patients ayant des besoins spécifiques, comme un régime allégé en sucres ou en graisses.
Comment éviter ce biais ?
Les formateurs doivent fournir des données fiables et claires dès le départ. Introduire des discussions ou exercices qui remettent en question les idées préconçues permet aussi de limiter l'effet d'ancrage.
2. Le biais de confirmation : voir ce qu'on veut bien voir
Le biais de confirmation pousse à rechercher, et surtout à croire, les informations qui confirment nos idées préexistantes. À l'inverse, nous avons tendance à ignorer celles qui les contredisent, ce qui peut limiter l'ouverture d'esprit et l'apprentissage.
Exemple : Un soignant est convaincu que les chutes des résidents sont principalement dues à un manque de vigilance du personnel. Lors d'une formation sur la prévention des chutes, il pourrait ignorer les informations expliquant l'impact de l'environnement (éclairage insuffisant, sols glissants) ou des facteurs physiologiques (troubles de l'équilibre). Il se focalise uniquement sur les solutions qui renforcent sa première "croyance", sans explorer d'autres pistes pourtant essentielles.
Comment contrer ce biais ?
Les formateurs peuvent encourager une réflexion critique en invitant les apprenants à explorer différents points de vue. Par exemple, organiser des débats ou des études de cas contradictoires peut ouvrir la porte à une remise en question constructive.
3. L'effet Dunning-Kruger : l'illusion de la maîtrise
Ce biais donne un sentiment de compétence exagéré, souvent chez les novices. Une personne ayant acquis des notions de base sur un sujet peut croire qu'elle en maîtrise tous les aspects, alors qu'elle ne fait que gratter la surface.
Exemple : Après une formation rapide sur l'utilisation d'un nouveau lit médicalisé, un soignant peut juger qu'il maîtrise parfaitement toutes ses fonctionnalités. Cependant, sans approfondir ses connaissances, il risque de mal utiliser certaines options, comme la position anti-escarres ou les réglages de sécurité, ce qui pourrait avoir des conséquences délétères sur le confort ou la sécurité du résident.
Comment l'éviter ?
Pour les formateurs, il est essentiel d'intégrer des exercices pratiques, des mises en situation ou des évaluations approfondies. Ces outils permettent de révéler les lacunes et d'encourager les apprenants à continuer à progresser.
Pourquoi ces biais sont-ils importants à comprendre ?
Ces trois biais - ancrage, confirmation et illusion de la maîtrise - montrent comment nos raccourcis cognitifs peuvent influencer négativement l'apprentissage. S'ils ne sont pas anticipés, ils peuvent freiner l'acquisition de nouvelles compétences et limiter la capacité des apprenants à évoluer.
La clé pour les formateurs :
- Fournir des informations claires et précises dès le début.
- Encourager la réflexion critique et l'ouverture d'esprit.
- Insister sur la pratique et le feedback pour valider la compréhension réelle.
En reconnaissant et en surmontant ces pièges, formateurs et apprenants peuvent créer un environnement d'apprentissage plus riche et plus efficace.
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