La révolte gronde dans les EHPAD qui dépendent du secteur public ou du secteur privé commercial. les causes sont différentes mais engendrent un même mal être au travail.
Les EHPAD en soins intensifs...
Dans le secteur public, le manque de moyens et le manque de personnel pour assurer une prestation de qualité, créent une atmosphère lourde faite de colère et d'angoisse sur le devenir des emplois.
Pour ne citer que les grèves du mois de mars et d'avril, les salariés manifestent à Bresle, Berthecourt et Mouy dans l'Oise (60), à Sarcelles (95), au centre hospitalier de château Chinon (58), à Bernay (76), à l'EHPAD les Foyers à Lons (64), à Lagneu (01), à l'hôpital de Lunel (34), à l'hôpital de Périgueux (24), à l'hôpital de Couserans (09), au CHAC de Saint Lizier (09), à l'EHPAD d'Oiron (09), à l'EHPAD de l'hôpital rural de Belvès (24), aux EHPAD du CH de Bayonne (64).
On multiplie les lits mais le nombre de salariés reste le même d'où le sentiment que l'on charge la barque plus que de raison pour un métier qui prétend mettre en avant l'humain et la qualité. Le site Atlantico titre avec juste raison le 13 avril : "L'État employeur, champion de France du risque psycho-social". La Voix du Nord du 26 mars titre à propos de la grève à Roubaix : "L'hôpital en soins intensifs pour retrouver l'usage du dialogue".
Du côté des EHPAD privés les raisons ne sont pas les mêmes mais aboutissent au même résultat. Les salariés du groupe Oméris à la Part Dieu, débrayage pendant une heure des salariés de l'EHPAD de Notre Dame de Sanilhac (24), EHPAD La verderie à Haubourdin (UGECAM) et plus récemment la grève déclenchée le 15 avril chez Korian-Medica regroupant les mécontents d'une soixantaine d'établissements qui se sont mobilisés.
Quel que soit le secteur, la régression des conditions de travail provoque un surcroît de fatigue morale et physique. A cela s'ajoute, le manque de reconnaissance du métier, et une recherche d'efficacité des salariés qui se marie mal avec la nécessité de passer du temps avec les personnes âgées, de comprendre leurs demandes, de simplement les accompagner.