L'AMO complet avec un(e) ergothérapeute ne sera financé par MaPrimeAdapt' pour les plus de 80 ans « chuteurs » que s'ils ont été hospitalisés suite à une chute.

Les ergothérapeutes en gériatrie exclus de la prévention des chutes ?
Dans certains cas de personnes âgées « chuteuses » de moins ou plus de 80 ans, le rapport d'un(e) ergothérapeute, financé dans le cadre d'une prestation d'assistance à maîtrise d'ouvrage dit AMO complet avec ergo, doit être joint à une demande d'adaptation du logement MaPrimeAdapt' adressée à l'Agence nationale de l'habitat (Anah). Un webinaire France Renov du 17 septembre 2024 (slide page 29) présente les deux profils.
Or un refus de financement de l'AMO avec ergo dans l'Yonne vient de mettre le feu aux poudres. L'Association française des ergothérapeutes en gériatrie (Afeg) a découvert avec stupéfaction un changement de doctrine entériné dans une foire aux questions de l'Anah de décembre dernier. « Alors que jusqu'ici, les personnes de + de 80 ans chuteuses pouvaient bénéficier d'une intervention d'un.e ergothérapeute dans le cadre d'un AMO complet avec ergo, il faudra maintenant que ces personnes aient en plus subi une hospitalisation, la prévention n'a plus sa place », s'indigne-t-elle auprès de geroscopie.fr.
L'Afeg souligne l'absurdité de cette restriction : « tous les rapports, toutes les études sur le sujet, les recommandations de la Haute Autorité de santé ou encore la dynamique du Plan antichute des personnes âgées vont dans le sens de plus d'ergothérapie pour prévenir les chutes, l'Anah décide seule de restreindre l'accès à nos compétences ». L'Afeg se scandalise aussi que le groupe de travail copiloté par la Direction générale de l'aménagement, du logement et de la nature (DGALN) et Mathieu Alapetite, directeur général chez France Silver Eco, qui a travaillé en 2023 à la réalisation de l'arbre décisionnel sur les interventions d'ergothérapie « n'ait pas été consulté et encore moins averti de cette décision inadmissible ».
Dans une période où les économies sont nécessaires, « il est évident que cette restriction de dépense de 200 euros TTC par bilan ergo aura de lourdes conséquences sur les coûts des hospitalisations et de la perte d'autonomie des seniors fragiles », anticipe l'Afeg.
Les ergothérapeutes en gériatrie demandent l'annulation de cette décision, mais aussi «une transparence totale des services de l'Anah concernant le nombre des dossiers d'AMO complet avec ergo » et une réunion avec le groupe de travail pour faire le bilan de l'action menée après un an de MaPrimeAdapt'.