Alors que l'examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025 va débuter à l'Assemblée nationale, les fédérations et organisations du grand âge - Synerpa, Adédom, AD-PA, Cndepah, Collectif Domicile, Fehap, FESP, FNADEPA, Mutualité Française, Nexem, UNA, UNCCAS, UNIOPSS - s'inquiètent de l'insuffisance des financements, alors que la filière rencontre des difficultés économiques sans précédent.
Les fédérations et organisations du grand âge très inquiètes suite à la présentation du projet de loi de financement de la Sécurité sociale
L'inadéquation des financements face au contexte économique du grand âge
La France entre dans une période de rigueur. Alarmante depuis plusieurs années, la situation économique des acteurs du grand âge risque d'atteindre son point critique. Tous les opérateurs sont touchés par une inflation galopante, mettant chaque année en péril la solvabilité de la filière. Cette pression économique crée des situations de rupture entraînant des défaillances de structures qui ne cessent d'augmenter.
La mise en place d'une loi pluriannuelle sur le grand âge et l'autonomie est restée lettre morte depuis 2017. Sans solution pérenne, les fédérations et organisations du grand âge appréhendent le futur du secteur à l'horizon 2030. Ne pas allouer les financements nécessaires à ce dernier entraînera des situations de vulnérabilité, tant du côté des établissements et services que des collaborateurs.
L'insuffisance des objectifs d'emploi au regard du choc démographique
Le grand âge fait également face à une pression sociale sans précédent. La filière souffre d'une importante pénurie de personnels, pourtant essentiels à l'accompagnement du nombre croissant de personnes âgées. Afin de répondre à la transition démographique inédite, le secteur va devoir recruter, former, et fidéliser près de 400 000 personnes à horizon 2030. Le PLFSS prévoit la création de 6 500 postes, un chiffre insuffisant pour répondre à l'urgence de la situation actuelle. Les pouvoirs publics devront également prendre en considération la pénibilité de ces emplois, un volet négligé par le texte avancé par le gouvernement.
Fragilité économique de la branche et incertitudes budgétaires
« Absent du discours de politique générale, le grand âge est aussi peu considéré dans le PLFSS 2025 : le sujet du vieillissement et de son accompagnement, qui aurait dû devenir la priorité des pouvoirs publics, n'est qu'un point aveugle du texte présenté par le gouvernement » rappellent les associations. » Cette priorisation passe par un meilleur financement du secteur, qui n'est pas au rendez vous. En premier lieu, la LFSS 2024 indiquait que la branche autonomie devait être excédentaire de +0,9 milliard en 2025. Elle se trouve finalement déficitaire de -0,4 milliards et se retrouverait même en déficit jusqu'en 2028. Les fédérations et organisations peinent à comprendre la dégradation de la situation de la branche autonomie. Une situation alarmante pour un secteur qui devrait pouvoir s'inscrire dans une vision de long ». De même, les fédérations et organisations constatent que « l'ONDAM personnes âgées progresserait de +1,6 milliards d'euros en 2025, soit une augmentation de près de 10 % (par rapport à l'ONDAM 2024 rectifié à la baisse à 16,1 milliards d'euros). Cette augmentation laisse toutefois planer le doute sur le taux de reconduction en 2025 ».
Enfin, l'impact, du côté du secteur privé des baisses d'exonération de charges et de l'augmentation du taux de charges CNRACL (pour le secteur public), aura un effet budgétaire et financier dévastateur et des conséquences sur l'emploi.
Sans un financement adéquat, le secteur du grand âge ne pourra pas répondre au choc démographique de la prochaine décennie.