Les vacances parlementaires ont interrompu l'examen de la proposition de loi transpartisane contre les déserts médicaux. Les médecins se mobilisent et Matignon promet des propositions le 25 avril.

Les médecins vent debout contre la PPL Garot, des propositions de François Bayrou attendues
L'article 1 de la proposition de loi (PPL) « visant à lutter contre les déserts médicaux, d'initiative transpartisane », supprimé par la commission des affaires sociales, a été réintroduit et adopté par les députés en séance publique le 2 avril contre l'avis du gouvernement. En dehors des zones sous-dotées (87% du territoire), un médecin ne pourra s'installer que si un autre médecin part. Cette disposition est issue d'un groupe de travail transpartisan constitué en 2022 de députés de neufs groupes politiques, des Républicains à LFI, à l'initiative de Guillaume Garot (Socialistes). Le reste de la PPL Garot sera discuté les 6 et 7 mai, après les vacances parlementaires, mais cette amorce de régulation à l'installation (via autorisations des ARS) a mis le feu aux poudres chez les médecins. Manifestations, grèves, les organisations de jeunes médecins, d'internes et d'étudiants appellent à la mobilisation à compter du lundi 28 avril, soutenus par tous les syndicats représentatifs des médecins, ainsi que le Conseil national de l'ordre. La principale voix des associations de patients, France Assos Santé, a dénoncé « l'outrance et l'indignité, en regard du nombre de patients en déshérence » de ces prises de position et relaie le décryptage vrai/faux du groupe de travail transpartisan.
Matignon cherche à allumer un contre-feu. François Bayrou devrait faire des «propositions» pour les déserts médicaux le 25 avril, a confirmé Yannick Neuder le 18 avril sur France Inter - le ministre de la Santé et de l'accès aux soins a fait état d'une «concertation» déjà engagée avec «les professionnels de santé, les élus locaux, les patients, les associations».
Jusqu'ici -et cela fait de nombreuse années que cela dure !- aucune proposition de loi ne serait-ce que sur un début de régulation n'a abouti, mais aucune incitation à l'installation dans les déserts médicaux n'a non plus fait ses preuves. Au contraire, les inégalités territoriales se sont aggravées... Alors, de nouveau l'impasse ?