La « sanitarisation » de l'entretien des locaux peut aussi passer par des méthodes automatisées.
Les méthodes « no touch »
Les désinfections de surface par voie aérienne (DSVA) et par ultraviolet C (UV-C) sont deux méthodes complémentaires au nettoyage manuel quotidien des locaux. Dites « no touch », car sans contact, elles n'ont pas vocation à le remplacer - on ne désinfecte que ce qui est propre...
La DSVA
Précédée d'une étape de nettoyage pour éliminer les salissures et abaisser la charge en micro-organismes, la DSVA permet de traiter de façon automatique les surfaces environnementales, parfois difficiles d'accès, à l'aide d'une machine de diffusion d'un « brouillard » de produit désinfectant (à base de peroxyde d'hydrogène). La diffusion est homogène sur toutes les surfaces de la pièce traitée, hors présence humaine.
La norme EN 17272 est garante de l'efficacité du couple diffuseur/produit et de l'activité bactéricide, fongicide, levuricide, mycobactéricide, tuberculocide, sporicide et virucide incluant les bactériophages.
L'arrivée de la Covid-19 a entraîné une explosion de ses ventes, indique le pionnier Oxy'Pharm, mais la DSVA a fait ses preuves bien longtemps avant, par exemple contre le Clostridium difficile, responsable de diarrhées infectieuses avec une mortalité non négligeable chez les personnes âgées, ou contre d'autres micro-organismes à haut pouvoir de survie dans l'environnement (Acinetobacter baumannii, Aspergillus fumigatus...).
La désinfection par ultraviolet
La crise sanitaire a mis sur le devant de la scène une autre technique : la désinfection par rayonnement ultraviolet de longueur courte (UV-C) qui inactive la réplication des micro-organismes par destruction de leurs acides nucléiques. La Commission européenne n'est-elle pas allée jusqu'à financer 305 robots de désinfection mis au point par une start-up danoise (devenue licorne...) dont elle a équipé des hôpitaux européens ? L'indiscutable avantage reste une commande à distance qui limite les risques pour la santé de la peau et des yeux des opérateurs, contrairement par exemple aux lampes portées manuellement. Vu les prix unitaires, on est encore dans la science-fiction pour les Ehpad, mais l'avenir s'esquisse peut-être là.
Plusieurs études récentes aux États-Unis ont conclu à une efficacité supérieure de l'utilisation des UV-C versus un bionettoyage classique, là aussi contre le Clostridium difficile et les entérocoques résistants aux glycopeptides. Trop tôt pour le SARS-Cov.
En France, il conviendra de s'assurer de la conformité CE de l'appareil émettant des UV-C, de la conformité à la norme NF T 72-281, de la fourniture d'un protocole détaillé d'utilisation par le fabricant pour s'assurer de l'efficacité de la désinfection (distance, longueur d'onde, puissance, durée d'exposition) et de la sécurité des personnes...