Appel Médical (1) vient de publier les résultats de son baromètre sur les salaires en santé. Il porte sur six familles de métiers et analyse 13 fonctions paramédicales.
Les métiers de santé les plus valorisés en 2016
Les aides médico-psychologiques (métiers du soin et de l'assistance) ont vu leur salaire augmenter de 3,1 % sur cette période, avec en 2016 une rémunération moyenne de 1 751 euros bruts mensuel.
Les professionnels de santé les mieux rémunérés en 2016 sont les infirmiers anesthésistes (IADE), avec un salaire moyen de 3 808 euros bruts mensuel en moyenne, en hausse de 2,4 % sur un an.
En queue de peloton, on trouve les infirmiers de bloc opératoire (IBODE) et les techniciens de laboratoire d'analyses médicales avec chacun, une baisse de leur rémunération moyenne de 1,4 % en 2016 par rapport à 2015. En bas de l'échelle des salaires figurent les agents de service hospitalier, dont la rémunération moyenne de 1 548 euros bruts mensuel en 2016 n'a progressé que de 0,5 % par rapport à 2015.
Zoom sur les métiers du soin et de l'assistance
Infirmier diplômé d'Etat (IDE)
En 2016, les IDE gagnent en moyenne 2 219 € bruts par mois, un salaire en hausse de 1 % par rapport à 2015.
Une tendance s'est fait jour en 2016 : la baisse du nombre de candidats aux concours infirmiers observée par les IFSI. La profession perdrait donc de son attractivité. Les jeunes générations s'engagent avec une haute idée du métier que contredit trop souvent, ou trop tôt, la pratique. Plus attachées à l'équilibre des temps de vie, elles pensent parfois trouver la réponse en s'installant ensuite en libéral, sous-estimant peut-être les difficultés de l'exercice, notamment celle d'un chef d'entreprise qui doit constituer sa clientèle et la fidéliser.
S'agissant des salaires, les infirmiers de la fonction publique ont vu leur point d'indice augmenter de 1,2 % après un gel de plusieurs années. Toutefois, le niveau des rémunérations, d'une manière générale, reste faible. Par ailleurs, les heures supplémentaires ne sont que rarement payées mais versées sur un compte épargne-temps qui n'est souvent converti qu'au moment du départ à la retraite.
Aide-soignant
En 2016, les aides-soignants gagnent en moyenne 1 722 € bruts par mois, un salaire en hausse de 0,3 % par rapport à 2015.
Le problème de positionnement du métier d'aide-soignant persiste. Les travaux de réingénierie du référentiel d'activités, de compétences et de formation entamés au printemps 2015 ont subi un coup d'arrêt depuis novembre 2016, laissant la profession dans l'expectative. Dans les faits, les aides-soignants réalisent des actes qu'ils ne sont pas censés exécuter, comme la glycémie capillaire ou la distribution de médicaments. D'autres, comme la toilette, doivent être effectués " sous la responsabilité " d'un infirmier, alors qu'ils pourraient relever du rôle propre de l'aide-soignant. Les aides-soignants souhaitent que soient redéfinis les contours de leurs pratiques et que davantage de cohérence soit apportée au système, y compris sur le plan des diplômes : les aides-soignants issus du bac pro ont un diplôme de niveau IV alors que ceux issus de la filière classique ont un diplôme de niveau V. La création en 2016 du diplôme d'Etat d'accompagnement éducatif et social (DEAES) ne fait qu'ajouter aux nombreuses interrogations de la profession. Il fusionne en effet les diplômes d'auxiliaire de vie sociale et d'aide médico psychologique, tout en professionnalisant le métier d'auxiliaire de vie scolaire. Les titulaires de ce diplôme seront amenés à travailler en institution : quel sera leur rôle par rapport à celui des aides-soignants ?
Masseur-kinésithérapeute
En 2016, un masseur-kinésithérapeute gagne en moyenne 2 638 € bruts par mois, en hausse de 0,1 % par rapport à 2015.
Alors que la demande de soins de rééducation suit une tendance à la hausse dans une société vieillissante, la pénurie de masseurs-kinésithérapeutes persiste sur l'ensemble du territoire. La situation ne devrait pas s'améliorer à court terme, puisque aucun diplômé n'arrivera sur le marché de l'emploi l'an prochain. 2018 sera une " année blanche ", en raison du nouveau cursus de formation en 4 ans entrée en vigueur à la rentrée 2015. Ce sont donc quelque 2 600 professionnels qui feront défaut pour combler les postes vacants, les congés maternité, congés payés ou congés maladie en centres de rééducation fonctionnelle ou en structures hospitalières.
Si 80 % des kinés exercent en libéral, les 20 % qui choisissent le salariat sont souvent les jeunes diplômés, sans charge de famille et donc mobiles, qui acceptent des remplacements pour accumuler les expériences professionnelles dans des milieux et des régions variés. Le pool des remplaçants comprend aussi, à l'inverse, des kinés en fin de carrière qui souhaitent un complément de revenus. Si l'exercice libéral a la préférence de ces spécialistes, c'est principalement parce qu'il est plus rémunérateur. Certains seront tout de même attirés, en cours de carrière, par des postes salariés en centre de rééducation fonctionnelle, grâce à la qualité des plateaux techniques mais aussi par envie de travailler en équipe. L'attractivité de l'environnement sera alors un indéniable atout : mer, montagne ou grandes villes. Ces dernières séduisent notamment les kinés étrangers, nombreux à venir exercer en France pour soulager les demandes des établissements. Les besoins des hôpitaux sont plus difficiles à combler, car les salaires y sont plus bas et l'exercice souvent consacré à la gériatrie.